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Transition et convention nationale : Le capitaine Sanogo en difficulté
Publié le lundi 21 mai 2012   |  L'Indépendant


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Le capitaine Amadou Haya Sanogo
Le chef de l’ex-junte malienne, le capitaine Amadou Haya Sanogo


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Malgré un accord de principe trouvé samedi dernier entre les parties concernées dans lequel la junte affirme adhérer aux décisions de la Cédéao qui maintiennent Dioncounda Traoré président de la transition, la convention nationale programmée par le capitaine Amadou Haya Sanogo aura quand même lieu aujourd’hui et demain. Ses organisateurs annoncent choisir un président pour la transition, mettant ainsi le président du CNRDRE entre le marteau et l’enclume.

L’homme fort du CNRDRE jette l’éponge après avoir promis aux Maliens l’organisation d’une convention nationale devant choisir l’homme ou la femme qu’il faut pour diriger la transition. Après avoir obtenu un accord avec les médiateurs de la Cédéao. Un retournement de veste que ses partisans ne comprendront pas après leur adhésion à son projet.

Faute d’accord entre la Cédéao et le CNRDRE autour de la désignation de la personne devant diriger la transition dans notre pays, le capitaine Amadou Haya Sanogo avait proposé au gouvernement l’organisation d’une convention nationale. Mais l’arrivée le week-end dernier des médiateurs de la Cédéao afin de poursuivre la médiation était une dernière chance pour notre pays d’échapper à d’éventuelles sanctions de l’organisation communautaire.

En effet, la Cédéao prévoyait un retour à la case de départ avec l’application des sanctions économiques, financières et diplomatiques. Mais il faut noter que la sagesse a prévalu au cours de ces négociations. Ainsi, après d’âpres discussions la junte a fini par se plier aux décisions de la Cédéao qui a donné mandat au président intérimaire Pr. Dioncounda Traoré de conduire la période de la transition dont la durée est de 12 mois.

Ce résultat obtenu grâce à la médiation prouve à suffisance la maturité des ex-putschistes contrairement à ce que les uns et les autres leur reprocheraient. En tout cas c’est tout le Mali qui aura gagné après plusieurs jours de souffrance. Dès lors qu’un accord de principe est conclu entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat, l’idée d’une convention nationale tombait à l’eau, mais les pro-juntes n’entendent pas de cette oreille et tiennent aujourd’hui et demain leur convention pour « désigner » un président de la République. Entre les sanctions de la Cédéao et la colère de sa troupe qui a d’ailleurs manifesté hier leur rejet de la Cédéao, le capitaine Amadou Haya Sanogo semble être pris entre deux feux. Le président du CNRDRE a du pain sur la planche pour faire rentrer ses hommes dans les casernes et surtout faire rentrer dans les rangs les partis et les organisations qui ont soutenu le putsch.

Ben Dao

Des leaders de la société civile ont réagi à la désignation de Dioncounda Traoré Hamadoun Amion Guindo,président de la Copam : « Nous allons désigner aujourd’hui notre président »

« Ce n’est pas la Cédéao qui va désigner le président du Mali à la place des Maliens. La Cédéao n’est qu’une organisation de coopération économique et douanière. En quoi peut-elle s’arroger le droit de décider à la place des Maliens. Dans une famille, c’est le chef de famille qui décide de ce qui doit se faire dans la famille. Ne nous laissons pas entrainer par cet intellectualisme de la Cédéao. La Cédéao n’est qu’un relais de la France. Depuis que le Mali est indépendant, est-ce que vous avez entendu que c’est le Mali qui est allé désigner le président d’un autre pays ? Nous n’avons pas besoin de la Cédéao pour décider entre nous Maliens et demain (Ndlr : aujourd’hui) au Palais de la culture, nous allons définir les organes de transition et désigner notre président. Nous allons dire aussi à la Cour constitutionnelle de prendre les dispositions ».


Mahmoud Dicko, président du HCI : « Je l’ai appris comme tout le monde »
« Je n’ai pas d’impression pour le moment, parce que j’ai appris l’information comme tout le monde. Je n’ai pas encore tous les éléments d’appréciation, c’est-à-dire les tenants et les aboutissants. On attend. En ce qui concerne la Convention nationale, je ne suis pas au courant, parce qu’on m’a pas encore informé. Je crois qu’on ne peut pas organiser une Convention dans la précipitation. Il faut prendre le temps de convoquer toutes les composantes de la nation, sinon….. ».

Rassemblées par A Diakité

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