BUJUMBURA (Burundi) - Le président en exercice de l'Union africaine (UA), le chef de l'Etat béninois Thomas Boni Yayi, a salué mercredi à Bujumbura le "travail remarquable" de l'armée française au Mali, estimant qu'elle était en train de "pratiquement sauver" l'Afrique.
M. Boni Yayi s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec son homologue
burundais Pierre Nkurunziza à Bujumbura, où il a effectué une brève étape
d'une tournée de douze pays du continent.
"Je crois que la France est en train de faire un travail remarquable au
Mali, et bientôt certains membres de la Cédéo (Communauté économique des Etat
de l'Afrique de l'Ouest) vont envoyer des troupes", à ses côtés, a-t-il
déclaré.
La France "a envoyé plus d'un millier de soldats qui aujourd'hui sont
pratiquement en train de nous sauver, autrement ce péril terroriste aurait
progressé au détriment de toute une sous-région, de tout un continent et du
monde", a déclaré M. Boni Yayi, dont le pays est membre de la Cédéao.
Conformément à une résolution de l'ONU, la Cédéao doit constituer une force
d'intervention de 3.300 soldats contre les islamistes qui occupent le nord du
Mali depuis mi-2012.
Selon M. Boni Yayi, son déploiement a pris du retard parce que "les Maliens
ne parlaient pas d'une seule voix, dans la Cédéao on ne parlait pas d'une
seule voix".
La France est intervenue car "pendant qu'on était en train de nous
préparer, ces terroristes ont décidé carrément d'envahir tout le Mali" et "on
n'était pas prêts à intervenir", a-t-il expliqué, en référence aux récentes
avancées des islamistes en direction de la capitale Bamako.
Le président en exercice de l'UA s'était déjà dit "aux anges" après le
lancement de l'opération militaire française au Mali.
Au cours de leur entretien, MM. Boni Yayi et Nkurunziza ont discuté de
l'organisation du prochain sommet de l'UA, prévu fin janvier à Addis Abeba, et
de la disponibilité affichée par le Burundi à fournir des troupes si la force
africaine au Mali était élargie au-delà des militaires de la Cédéao.
M. Boni Yayi était attendu dans la soirée à Kampala où il devait rencontrer
jeudi le président ougandais Yoweri Museveni. Ses étapes suivantes doivent
l'emmener à Kigali et à Nairobi notamment.
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