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Remaniement ministériel au Mali : Tréta pour conduire le gouvernement d’union nationale
Publié le jeudi 31 decembre 2015  |  L’enquêteur
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de remise de semences animales du Programme royal du Maroc.
Bamako, le 17 avril 2015 dans les locaux de la DNPIA. Le ministre Bocary TRETA a réceptionné le don de 10 000 doses de semences de taureaux de races bovines à viande offertes par le royaume du Maroc au Mali.




Dans une récente interview qu’il a accordée au magazine Jeune Afrique, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a réitéré sa confiance au Premier ministre Modibo Kéita, lequel est donné partant par de nombreuses sources. Mais la confiance et la fidélité du chef de l’Etat malien à son aîné se heurtent à la volonté de ce dernier de prendre ses distances vis-à-vis d’un paysage politique malien de plus en plus animé par de politiciens prêts à tout pour pouvoir. Pour le remplacer, IBK compte sur sa propre formation politique, à travers la personne de Bokary Tréta, son secrétaire général.



Au regard des derniers développements de l’affaire dite des attributions frauduleuses de logements sociaux à des proches du chef du gouvernement, pourtant connu pour être un homme intègre et au-dessus de tout soupçon et eu égard à la volonté manifeste de l’homme lui-même de partir de la tête du gouvernement, il faut aussi reconnaître que la sortie du président malien était plus une réaction à une opposition hyperactive et prompte à exploiter la moindre erreur du camp adverse qu’une volonté de garder un homme à qui il voue respect et admiration. La seule alternative viable qui se présente au chef de l’Etat pour remplacer Modibo Kéita, fatigué par l’âge et les critiques et décidé à partir n’est autre que le « mouton noir » de la classe politique malienne. Bokary Tréta, le Secrétaire général du Rassemblement pour le Mali, parti au pouvoir, incarne la figure providentielle que recherche-le président IBK, soucieux de ne pas commettre d’erreur de casting. Fidèle parmi les plus fidèles du chef de l’Etat, Bokary Tréta est aujourd’hui l’homme politique le plus aguerri et donc, mature de l’entourage du chef de l’Etat. Il est pour le Rpm (depuis sa création en 2001) ce qu’a été Staline pour le Politburo du parti communiste soviétique. L’actuel ministre du développement rural est aussi l’un des rares membres du directoire du Rpm à être resté fidèle aux idéaux du parti, pour ne pas dire qu’il en est le seul véritable maître à penser. Durant la douloureuse traversée du désert (2006-2012), la vie du parti se confondait avec celle de Bokary Tréta. Beaucoup parmi ceux qui butinent les fruits de l’élection d’IBK avaient décroché ou presque.



Aujourd’hui encore, malgré l’existence de divergences au sein du parti présidentiel, le Dr Tréta reste la seule personnalité fédératrice autour de laquelle le parti s’organise pour mieux résister aux critiques les acerbes et d’une opposition à la limite haineuse et d’une majorité présidentielle profondément divisée pour des strapontins. D’aucuns pensent à juste titre que si IBK perdait Tréta, le Rpm se mourrait. L’homme n’a certes jamais caché son ambition d’occuper le poste de Premier ministre du président IBK depuis sa brillante élection en août 2013, mais on doit reconnaître au natif de Diondiori (cercle de Ténenkou) ses qualités de meneur d’hommes, de bête politique et de défenseur des intérêts des cadres fidèles de son parti. C’est pourquoi, malgré l’hostilité d’une partie des militants du parti, généralement de la vingt-cinquième heure, IBK n’a jamais été capable de se passer de l’homme. Le seul qui puisse lui dire la vérité sans sourciller.

Républicain dans l’âme, Bokary Tréta est l’incarnation même du Mali pluriel. Issu de l’ethnie minoritaire bozo de la région de Mopti (même si le terme par les temps qui courent a pris une autre acception), Tréta a grandi dans un milieu à la lisière du Sahara et du Sahel où cohabitent en parfaite harmonie éleveurs, agriculteurs et pêcheurs. Il parle lui-même le fulfulde et le bozo comme langues premières et anime ses meetings politiques en bamanankan. Soviétique et pragmatique, il est cette dernière cartouche dont dispose le chef de l’Etat pour remplacer un Modibo Kéita déjà lassé par la classe politique et par le harcèlement des médias.


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