Depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, le 15 mai et le 20 juin 2015, les régions du Nord ont vu une accalmie dans le conflit opposant les groupes armés. Si les armes se sont tues, un autre phénomène a cependant gagné du terrain: le banditisme résiduel. Face au phénomène, le Président de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a décidé de prendre ses responsabilités. C’est ainsi qu’il a organisé une tournée dans le nord pour s’entretenir avec les groupes armés.
Cette tournée l’a conduit, le 20 décembre dernier, dans le cercle de Goundam et précisément dans le village de Raz Elma, à une quarantaine de kilomètres de la ville de Goundam. Il était accompagné d’une forte délégation composée de l’ensemble des composantes de la CMA; à savoir le Hcua, le MAA et le Mnla. Tous les groupes armés de la zone avaient répondu présent à l’appel de leur leader.
L’homme fort de la CMA affirme que la rencontre de ce jour avait pour objectif d’abord de s’enquérir des conditions de vie des troupes de la CMA, mais aussi de leur apporter un message. Celui de les responsabiliser face au banditisme résiduel dans le nord. Car depuis le cessez-le-feu intervenu entre la CMA, la Plateforme et le gouvernement, des poches d’insécurité persistent. Cette insécurité résiduelle porte généralement sur des attaques à main armée, des braquages et enlèvements des biens des populations.
Aux interlocuteurs du jour, Bilal Ag Achérif dira que toutes ces attaques sont mises à l’actif des groupes armés et précisément de la CMA. Donc, il est impératif que la CMA montre pattes blanches et se démarque systématiquement des bandits. Une façon de réaffirmer leur attachement aux dispositions de l’Accord et du processus de paix et de réconciliation nationale. Pour ce faire, il leur a demandé de jouer les premiers rôles dans leurs localités respectives, en assurant la sécurité des personnes et de leurs biens. Il y va de la crédibilité de leurs mouvements aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Il a cependant été très clair avec les uns et les autres en précisant que cela doit être leur mission jusqu’au retour de l’Etat pour exercer sa mission régalienne. Après cette rencontre, le chef de la CMA et sa forte délégation lourdement armée se sont ébranlés vers la localité de Ber, à 60km de Tombouctou, pour une pareille rencontre.
Il faut croire que ce message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, car juste après son départ, les chefs locaux ont fait passer le message à la base. Et des mesures dans ce sens ont déjà été prises. A preuve, les bandits armés dans le cercle de Goundam se sont partagé les rôles dans la sécurisation des villes comme Issaber, Mbouna, Gargando et Raz Elma. Ils arrivent à récupérer des biens volés qu’ils restituent à leurs propriétaires et ils sanctionnent copieusement leurs éléments qui se rendent coupables de vol. Cela est salué par les populations et les ONG qui opèrent dans la zone.
Harber MAIGA