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Message à la Nation 2016 : IBK et le “Je” trouble
Publié le lundi 4 janvier 2016  |  Le Républicain
Discours
© aBamako.com par A.S
Discours de condoléance de IBK
Bamako, le 30 septembre 2015 le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita a tenu un discours de condoléance pour les victimes du pèlerinage




IBK, le président de la République du Mali a sacrifié au traditionnel vœu de nouvel an au peuple malien. Dans ce discours de mi parcours, le président de la République a mis l’accent sur « les avancées » d’un Mali post crise depuis son accession à la magistrature suprême du pays. Cependant, la sur-utilisation du « Je » par le président n’a pas échappé aux analystes du discours politique. Est-ce un refus de porter la parole de la nation ou un culte de la personnalité ?
Une chose est certaine : chez IBK, les hauts faits sont confondus avec sa personne et les fautes retombent sur ces proches collaborateurs.
Le moi est haïssable, dit le philosophe. En disséquant le discours présidentiel, on s’aperçoit que : « je/j’ai » est répété 24 fois par le président IBK. Même si le mot « Mali » est le plus cité (39 fois), une place de choix est donnée à la première personne du singulier. Le mot « Paix », est juste cité 7 fois.
Les mots (corruption, sécurité, justice, bonne gouvernance…) ont été superbement zappés par le président de la République. Et pourtant ce sont ces mots qui traduisent, le plus, les inquiétudes des Maliens. Dire « Je », apprend-on dans les écoles de Sciences politiques, c’est marquer sa singularité, lorsque la politique est la recherche du ralliement, du nombre, de la majorité en démocratie, de l’unanimité dans des régimes totalitaires.
« Dire « Je » dans le discours politique, c’est refuser son identité de locuteur politique, de porte- parole des autres par exemple, de représentant d’une classe, d’un parti, d’une nation. Même les rois renonçaient aux « Je » dans leurs prises de parole publiques pour un « nous » que l’on qualifie de « majesté ». Et le président est un habitué des faits. Chaque discours est une occasion pour lui de s’auto glorifier, d’évoquer sa « haute lignée ».
D’ailleurs les griots et laudateurs de Koulouba l’ont bien compris. Pour entrer dans les grâces du « Mandé massa » ou jouir de sa gratitude, il faut faire des flagorneries. Tout part d’IBK, mais rien n’est de sa faute.
Par un jeu de communication, le président de la république arrive toujours à rejeter le plus souvent ses fautes sur ses proches collaborateurs. On l’a vu lors de sa tournée récente dans la région de Ségou.
« Tout ce qu’on m’a raconté souvent n’était que du mensonge. On m’a toujours menti en me faisant croire que tout va bien à Bla. Mais j’ai tout découvert et j’ai tout compris… », a laissé éclater sa colère, le président devant des ministres.
Beaucoup voient en cette énième sortie du président, une personnalisation de la présidence dont le combat n’est nullement les aspirations profondes du peuple, mais plutôt l’assouvissement d’une famille, d’un clan.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Lerepublicainmali
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