Améliorer l’accès à l'éducation pour les enfants du Nord du pays, c'est l'objectif d'un nouveau programme de l'UNICEF. « Chaque enfant compte », c'est le thème de cette nouvelle campagne. Ce projet de 2 ans est estimé à 37 millions de dollars. Il vise à reconstruire et à équiper des salles de classe et les mettre à la disposition des enseignants. Le programme devrait aussi améliorer la situation scolaire dans le Nord et dans le centre du pays.
282 écoles sont toujours fermées dans le Nord et dans le centre du pays. Ces fermetures sont dues principalement à l'insécurité et à l'absence d'enseignants. La situation progresse toutefois. A la fin de l'année scolaire 2014-2015, le nombre d'écoles fermées dépassait les 450.
Cette amélioration a été possible grâce aux efforts des autorités et des partenaires en charge de l'éducation. Des formations ont ainsi été organisées avec des enseignants, des sensibilisations ont été conduites et des écoles rééquipées. Les actions les plus probantes ont concerné les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao.
Pour autant dans la région de Kidal l'ouverture des écoles et la reprise des cours demeurent un défi dans de nombreuses localités. On estime aujourd'hui à près de 3.200, filles et garçons, le nombre des élèves scolarisés contre près de 8.000 avant la crise.
Les cours sont actuellement dispensés par 55 enseignants dont la plupart sont des volontaires, les titulaires ayant quitté leur lieu d'affectation. Aucune activité éducative n'a pu reprendre dans les cercles d'Abeibara et Tin-Essako.
Le syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales salue cette initiative de l'UNICEF. Par contre ses responsables estiment que « les enseignants n'iront pas au nord du pays, tant que la sécurité n'est pas rétablie ». Ils estiment que la priorité reste la situation sécuritaire.
Boubacar Paytao est le secrétaire général du syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales. Il est joint au téléphone par Mouhamadou Touré :
"Par rapport à la partie septentrionale, tant que la sécurité n'est pas rétablie, nous, on n'est pas prêt à adhérer à cette politique. Tant qu'il n'y a pas l'armée, en ce qui nous concerne, on va dire à nos militants de ne pas y aller. Parce que c'est la sécurité avant tout. Il faut gérer d'abord la situation sécuritaire, qu'on soit sûr que les enseignants qui vont être redéployés sur le terrain seront sécurisés. Ensuite, on va accepter de redéployer les enseignants. Nous ne sommes pas pour cette politique, pour faire plaisir à quelqu'un. Il est bon de faire de beaux discours, mais il faut agir sur le terrain. Nos responsables qui étaient à Kidal, avec la crise, sont actuellement à Bamako. Sinon dans les autres villes ou du moins dans les grandes villes du Nord, on a des représentants un peu partout. A part les grandes agglomérations, l'Etat n'existe nul part. Dans ces conditions, comment peut-on redéployer les enseignants ? C'est impossible. Nous ne voyons pas du tout d'amélioration pour déployer les enseignants".