Natta Walet Aliou, vit à Kidal, au Nord du Mali. Elle n’avait que 8 ans quand le conflit armé a éclaté. De tout le pays, ce sont les habitants de sa région qui ont subi le plus grand nombre de souffrances : attaques violentes, mutilations, enlèvements, interruption des services de base, etc.
Depuis trois ans, les écoles de Kidal ont fermé leurs portes. Les enseignants qualifiés ont fui l’horreur de la guerre. Les infrastructures scolaires ont été détruites, pillées ou occupées par des groupes armés. Comme 18 000 autres enfants (7 à 15 ans), Natta a interrompu sa scolarité. « Je suis très triste de ne pas aller à l’école et de rester à la maison, » dit-elle d’une voix timide.
« J’aimais bien l’école parce qu’à la recréation, je m’amusais avec mes amis dans la cour. »
Une lueur d’espoir
Aujourd’hui, un nouvel espoir se dessine pour Natta et tous les enfants de Kidal. Après le traumatisme de la crise, un Accord de Paix a été parachevé le 20 juin 2015. Les activités éducatives commencent à s’organiser dans les zones d’insécurité. « L’école va changer ma vie ! » s’exclame joyeusement Natta. Et d’ajouter, forte d’ambitions : « C’est le seul moyen pour que je devienne docteur et soigner les femmes et les enfants de Kidal. » L’éducation est une opportunité immense d’apprendre, de survivre, de s’épanouir, et d’atteindre son plein potentiel.
Aller chaque jour à l’école est le symbole d’une vie en paix, sans menace, ni violence. Avec l’appui de l’USAID et de la coopération italienne, la campagne de l’UNICEF « Chaque Enfant Compte » en partenariat avec IRC et des ONG locales, permettra à 100 000 enfants affectés par le conflit de bénéficier d’un accès équitable à une éducation de qualité. C’est une avancée humanitaire majeure, marquant un tournant crucial vers une sortie de crise.
Cependant, la situation reste fragile. Tout peut changer, à tout moment. Malgré la volatilité de la situation politico-sécuritaire à Kidal, l’UNICEF, en vertu de son mandat humanitaire et dans l’intérêt supérieur de l’enfant, poursuit les interventions dans les zones d’insécurité, tout en encourageant la coopération de tous les signataires de l’Accord de Paix. « Chaque enfant compte. L’éducation est essentielle pour permettre à chacun de retrouver une vie normale après la crise, mais aussi de reconstruire le pays, » souligne le Représentant de l’UNICEF au Mali Fran Equiza. « La reprise de l’éducation à Kidal, c’est une opportunité ultime pour renforcer la cohésion sociale.»
Pour Natta, l’espoir est de mise. « Je souhaite que l’on construise notre école et que l’on nous apporte de nouveaux bancs, des cahiers et des stylos et que tout redevienne comme avant. » Le plan de l’UNICEF prévoit de mettre à disposition plus de 3 700 kits scolaires, 100 kits pédagogiques, 14 000 manuels scolaires et 1 000 bancs pour les enfants de la région de Kidal. Le matériel scolaire et pédagogique est nécessaire pour rétablir l’éducation et c’est aussi une source de motivation importante pour les enfants et les familles.
« L’éducation permet aux enfants de surmonter le stress psychologique lié au conflit armé. Elle a aussi la puissance de consolider la paix et d’insuffler une culture des Droits de l’Homme, » conclut Fran Equiza.
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