Mandiakuy: IBK et le peuple bwa scellent un pacte de confiance

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Publié le mardi 5 janvier 2016 | Les Echos

© aBamako.com par Androuicha
Lancement du Programme National d`Empoissonnement des Plans et Retenues d`Eau au Mali
Kolongo, cercle de Markala dans la région de Ségou, le 08 décembre 2015. Dans le cadre des activités marquant sa visite effectuée en 4è région, le président Ibrahim Boubacar KEITA a procédé au lancement du Programme National d`Empoissonnement des Plans et Retenues d`Eau au Mali.

Lors du déplacement du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita dans la région de Ségou, l’étape de Mandiakuy a particulièrement marqué les esprits. Ici, le nom "Dabé" donné au président IBK par les Bwa, n’est pas fortuit.
Chez les Bwa, le nom "Dabé" établit une marque de confiance d’un peuple à un homme. Il signifie le capable. IBK a été accueilli en pays bwa dans la simplicité et dans l’humilité, sans fard. Pas de tapis rouge, pas de fauteuils bourrés. Ils sont restés tels qu’ils sont. Il ne pouvait en être autrement, car le Bwa lui-même signifie "le vrai".
C’est pour cette raison qu’ils ont fait une demande concrète au président de la République. Pour le chef de l’Etat, il ne s’agit pas de leur donner du poisson, mais de leur donner un hameçon pour pécher. Il s’agit de mettre en place un exemple du Centre songhaï de Porto Novo au Bénin en pays bwa. La demande a été faite solennellement par l’Abbé André Simplice Dembélé, dans l’enceinte de l’imposante église de Mandiakuy. C’est pour dire que la demande leur tient à cœur. Qu’est-ce que le Centre songhaï ?
Il s’agit de créer des villes ou zones rurales vertes (un aménagement socio-économique viable). C’est de mettre en relation l’agriculture, l’élevage, la pisciculture et l’énergie sans oublier le pacte avec les vivants qui font la terre. Il s’agit faire du centre in fine une chaîne de production de transformation et de commercialisation avec la fabrication des outils mécaniques et technologiques.
Bref, l’idée c’est de faire en sorte que chaque Malien mange sain et vivre mieux. Le Centre songhaï de Porto-Novo est un modèle. Même si on ne peut pas le reproduire dans son intégralité, il peut servir de source d’inspiration pour la création souhaitée d’un centre à Mandiakuy.
Quoi de mieux pour cette population très travailleuse et qui ne connaît pas l’immigration dans son ensemble. Elle a toujours appris à vivre sur le sol de ses ancêtres, malgré la rigidité du sol et des conditions climatique aussi difficiles. L’essor de cette partie du Mali partirait de ce centre s’il voyait le jour par le "Dabé".
Le moins qu’on puisse faire pour ce peuple, c’est de lui offrir une opportunité de développement basée sur l’agro-pastoral. La réalisation de cette infrastructure agro-pastorale-industrielle sera une première dans notre pays. Il s’agira tout simplement de redonner aux paysans maliens, leur dignité trop souvent bafouée.
Lévy Dougnon
(Radio Jamana Djenné)