La mal gouvernance est dénoncée aujourd’hui par les partis de l’opposition républicaine, citoyenne et constructive, notamment par les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare An Ka Wuli) du président Modibo Sidibé.
En effet, saisissant l’opportunité qui lui était offerte lors de la récente Convention nationale de son parti (Fare), ancien Premier ministre Sidibé a indiqué que la situation dramatique que nous vivons actuellement s’explique par non seulement le «manque de vision politique structurée en programmes socio-économiques cohérents», mais surtout le «ralentissement des afflux d’investissements étrangers qui ont pourtant culminé à 31% du PIB dans les années 2000». Et d’ajouter : «… nos compatriotes ont la nette impression d’une action publique sans but et d’un exercice du pouvoir qui tourne à vide ; les jeunes basculent dans l’attrait de l’exil».
«On s’est récemment apitoyé sur Mandiakuy. C’est certes bien, mais le Mali compte mille et un Mandiakuy qui interrogent l’Etat et ses démembrements, leurs capacités à délivrer les services de base, sur les spoliations, les multiples tracasseries dont ils sont l’objet et où les populations ne se reconnaissent pas dans l’Etat tel qu’il fonctionne», a expliqué le président des Fare. Il faisait ainsi référence à la visite que le chef de l’Etat a effectuée dans la région de Ségou, du 7 au 12 décembre dernier, au cours de laquelle Ibrahim Boubacar Keïta a regretté l’inexistence d’infrastructures socio-économiques dans certaines localités, notamment à Mandiakuy, dans le cercle de San.
Par conséquent, le président Modibo Sidibé invite le gouvernement à sortir de l’immobilisme dans lequel il se trouve et à redonner espoir aux Maliens. «Nous voulons un Gouvernement qui fonctionne, un Gouvernement qui est aux affaires et non dans les affaires ! Qu’il cesse d’affaiblir la République, d’abaisser l’Etat ! Nous voulons un Etat qui ne soit plus le monopole d’un clan, ni l’affaire d’un seul homme». Tel est le souhait du parti Fare.
Dans la même dynamique, toujours à la faveur de la Convention nationale des Fare, Mamadou Lamine Haïdara, militant des Fare à Bamako, a expliqué que «Rien ne marche. IBK ne fait que se promener aujourd’hui pour inaugurer ce que le président ATT a préparé. Le gouvernement et le président ne sont pas à la hauteur des attentes du peuple malien. Rien ne marche». Et à Mohamedoune Agaly de Kidal d’enfoncer le clou : «Le gouvernement et le président ne sont pas à la hauteur des attentes du peuple malien. Rien ne marche. Ce n’est que du pilotage à vue. La gestion du pays est aujourd’hui à la dérive et nous rappelle l’année 2012. On ne voit pas une solution et ça part de mal en pis…».
Pour ainsi dire, et pour l’honneur du Mali et des Maliens, le parti Fare An Ka Wuli invite le président IBK à changer de fusil d’épaule, avant qu’il ne soit trop tard, en évitant une gestion autocratique et clanique du pouvoir et un pilotage à vue.
Bruno E. LOMA