Les autorités gabonaises ont ordonné l’expulsion de près de 185 Maliens pour défaut de carte de séjour. Nos compatriotes refoulés ont été accueillis le lundi 4 janvier 2016 à Bamako au centre de migration de la protection civile à Sogoniko. Consternés, ils dénoncent l’attitude des autorités gabonaises qui les auraient privés de carte de séjour.
En transit depuis le 23 décembre 2015, les 185 rapatriés maliens du Gabon sont arrivés au bercail le lundi 4 janvier 2016 soit près de deux semaines de voyage, marqués par des tortures et la famine. A leur arrivée, ils ont été accueillis par le chef de cabinet du ministère des Maliens de l’extérieur, Mme Sidibé Mahawa Haïdara, le directeur national adjoint du développement social, Ibrahima Abba, le commandant Bakary Dao et Nouhoum Coulibaly, chef du centre de migration de la protection civile de Sogoniko.
Refoulés pour faute de carte de séjour, les 185 rapatriés sont arrivés à bord de trois cars affrétés par le ministère des Maliens de l’extérieur. Dans un premier temps, ils ont été embarqués dans un navire défectueux qui avait failli couler entre le Gabon et le Nigeria n’eussent été leur courage et leur bravoure, a témoigné Youssouf Sidibé.
Notre interlocuteur a dénoncé l’attitude des autorités gabonaises qui avaient juré de les tuer tous en les embarquant dans ce bateau défectueux. Les jeunes à bord auraient passé toute une nuit à écoper l’embarcation. C’était entre le Gabon et le Nigeria.
S’agissant de l’octroi de la carte de séjour, c’est la croix et la bannière, dira M. Sidibé. Selon lui, les autorités de la documentation et de l’immigration refusent d’octroyer la carte de séjour aux immigrés dans le but de pouvoir les expulser de leur territoire.
La carte de séjour grimpe d’année en année, de 100 000 F CFA, elle plafonne de nos jours à près de 800 000 F CFA sans compter les frais supplémentaires. Certains migrants démunis, ne pouvant s’offrir le sésame, s’exposent automatiquement à une expulsion.
Les rapatriés ont déploré notamment l’indifférence du personnel diplomatique malien au Gabon qui n’a rien fait pour les sortir des griffes des autorités gabonaises. Pour une journée de repas, la police gabonaise servait une miche de pain pour quatre personnes sans oublier d’autres tortures morales. Parmi les rapatriés figurent des personnes âgées dont certains vivaient au Gabon depuis 35 ans avec leurs familles.
Le chef de cabinet, consterné par cet acte, à inviter les jeunes à l’accalmie et à prendre leur courage à deux mains pour mener des activités devant les maintenir au Mali où des actions sont en cours pour faciliter l’insertion socioprofessionnelle des migrants une fois de retour.
Les expulsés, faut-il le noter, seront pris en charge par le ministère en charge du Développement social jusqu’à leur destination finale.
Ousmane Daou