Où est passée notre chère Voirie municipale de Bamako (VMB) qui, malgré les difficultés, arrivait à travailler et à ramasser des tonnes de déchets que nous produisons ? Elle semble avoir disparu au profit d’Ozone-Mali, une entreprise apparemment au service exclusif de l’autorité suprême et non plus des Maliens.
C’est bien au service des citadins que la Voirie municipale travaillait. L’entreprise pour laquelle, elle a été spoliée, Ozone-Mali, ne travaillerait que pour les autorités qui l’ont implantée au Mali. Pis c’est la Voirie municipale qui est à présent obligée de travailler pour Ozone. Et s’il y avait des lauriers à tresser sur des têtes, ce ne serait certainement pas sur celles des travailleurs de la VMB.
Il n’est plus un secret pour personne qu’Ozone n’est plus capable d’assainir la capitale, de maintenir les routes principales et les chaussées propres. Les travailleurs de la VMB assurent que sans leur réhabilitation et leur intervention Bamako sera de plus en plus sale.
Selon le porte-parole des travailleurs de la VMB, Bourama Coulibaly, à l’heure actuelle, Ozone travaille de manière stratégique. Il ne balaye que le corridor qu’emprunte le président de la République et les autres routes stratégiques où la circulation de grandes personnalités est fréquente. Pour le reste, on ne rencontre que des montagnes d’ordures partout dans la ville. Des dépôts de transit qui avaient été débarrassés des ordures se sont reformés.
C’est le blues des travailleurs de la Voirie qui sont des milliers à ne pas pouvoir exercer leur métier que beaucoup ont hérité de leurs pères. L’Ozone-Mali est aujourd’hui décriée par tous les travailleurs de la Voirie qui se voient contraints de composer avec les Marocains qui les ont narguent autant qu’ils le peuvent en foulant leur dignité au pied.
Selon le porte-parole des travailleurs, c’est une décision de la mairie qui oblige 134 agents de la Voirie à se mettre au service d’Ozone. "Cette décision nous reste au travers de la gorge. Nous sommes inquiets du sort qui nous sera réservé par les responsables d’Ozone. C’est pourquoi nous insistons qu’au lieu de cela on nous équipe. On préfère mille fois être mis à l’épreuve que d’aller renflouer les rangs d’Ozone", a plaidé Bourama Coulibaly.
Cette idée est partagée par tous d’autant plus que "sortir d’un service parapublic pour le privé comporte des risques que nous craignons", s’est désolé un autre agent. "Pour éviter tous les tracas dont nous pourrons être victimes nous avons dressé une liste de doléances à défendre par notre syndicat auprès des autorités afin que cette idée ne puisse nous mettre dans une situation encore plus difficiles. Sur cette liste, la priorité est donnée au fait que nous voulons expressément être équipé".
Les travailleurs de la Voirie n’ont pas le cœur à travailler pour Ozone. Il reste à la mairie du district et aux autorités compétentes en la matière de trouver une solution à ce problème. Sinon pourquoi autant d’agents refusent en même temps et catégoriquement d’être associés à Ozone ? La voirie est prête à relever le défi !
Entre-temps Bamako se pollue et plus encore avec les effets du changement climatique.
Aminata Traoré