ALGER - Les forces de l`ordre encerclaient jeudi un site gazier du centre-est de l`Algérie, où un groupe islamiste lié au réseau Al-Qaïda détient une quarantaine d`otages étrangers et réclame l`arrêt de
l`intervention militaire française au Mali voisin.
Des citoyens des Etats-Unis, du Japon, de France et de Grande-Bretagne
figurent notamment parmi les otages, selon les ravisseurs. Des Asiatiques en
font également partie, selon l`un des otages cité par la télévision France 24.
Le ministre algérien de l`Intérieur, Dahou Ould Kablia, a exclu toute
négociation avec les ravisseurs , après avoir annoncé que l`attaque mercredi,
suivie de la prise d`otages, avait fait deux morts: un Britannique et un
Algérien.
Les autorités "ne répondront pas aux revendications des terroristes et
refusent toute négociation", a-t-il dit aussitôt après l`attaque qui a aussi
fait selon lui, six blessés -deux Britanniques et un Norvégien, et trois
membres de la sécurité algérienne.
Le groupe qui se fait appeler les "Signataires par le sang" a revendiqué la
prise d`otages, dans un communiqué publié par le site mauritanien Alakhbar.
C`est le nom que l`Algérien Mokhtar Belmokhtar, récemment destitué par
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a donné à son unité combattante.
"Nous annonçons avoir réussi une attaque de taille en réaction à la
croisade menée par les forces françaises au Mali", indique-t-il. "Nous
affirmons que les otages sont plus de 40 Croisés, dont 7 Américains et 2 Britanniques, parmi d`autres nationalités".
Le groupe a rendu l`Algérie, qui a autorisé le survol de son territoire aux avions français se rendant au Mali, "et les pays (d`origine) des otages
responsables de tout retard dans l`accomplissement de nos conditions, dont la première est l`arrêt de cette agression contre les nôtres au Mali".
Un employé du complexe gazier a confirmé la prise de 41 otages étrangers sur le site "encerclé" par l`armée et les services de sécurité, selon les autorités.
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a dénoncé le "meurtre de sang froid" du Britannique et dire selon lui qu`il s`agit de représailles à l`intervention française est "une simple excuse".
Le département d`Etat a confirmé que des Américains figuraient parmi les otages mais sans préciser leur nombre ou identité. Le Japon a aussi confirmé la présence de Japonais parmi les otages, en disant que sa "première priorité" était leur sécurité. Il n`a pas précisé le nombre de Japonais qui seraient au nombre de trois, selon les médias.
La chaîne de télévision France 24 a indiqué avoir eu une conversation téléphonique avec un français retenu sur le site qui a assuré que des Malaisiens et des Philippins figuraient aussi parmi les otages.
Mercredi à l`aube, les assaillants ont lancé une attaque contre un bus transportant des employés du complexe gazier d`In Amenas, exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l`algérien Sonatrach, à environ 1.300 kilomètres d`Alger, près de la frontière libyenne.
Ils ont dû affronter l`armée et les forces de sécurité mais ont pu se retrancher dans la base-vie dont il ont pris d`assaut une partie. Des otages algériens ont ensuite été libérés.
Les assaillants ont dit être venus du Mali mais le ministre algérien de l`Intérieur a démenti en affirmant qu`ils étaient venus de la région et sembleraient vouloir "sortir du pays avec des otages, ce qui ne saurait être accepté par les autorités algériennes".
Un employé du site a indiqué par téléphone à l`AFP que "les ravisseurs réclament la libération de 100 terroristes détenus en Algérie".
Les troupes françaises ont progressé mercredi vers le nord du Mali, avec des combats au sol qui constituent une nouvelle étape dans l`engagement militaire, après des raids aériens menés depuis le 11 janvier dans le centre et le nord du pays pour empêcher une avancée des islamistes vers la capitale,
Bamako (sud).