Depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, le 15 mai dernier, et son parachèvement le 20 juin de la même année, nombreux sont les observateurs de la vie politique qui s’attendaient à un nouveau gouvernement.
Aujourd’hui plus qu’hier, cette attente est forte. A tel point qu’elle influe négativement sur la bonne marche de l’administration et du monde des affaires. Les acteurs de ces deux milieux sont hésitants dans leurs démarches et procèdent très souvent à des calculs, émettant des hypothèses sur le maintien ou le départ de tel ou tel autre ministre.
Résultat : on attend d’y voir plus clair. Entre-temps, les activités ralentissent forcément et les différents segments de l’Etat en pâtissent. Mais la problématique du réaménagement ministériel dépasse ce niveau. Elle s’inscrit dans un cadre, voire une vision, politique. Est-ce qu’un nouveau gouvernement s’impose maintenant? Quels sont les hommes et les femmes qui doivent en être? Quelles doivent être ses priorités? A quelles fins?
Pour notre part, nous estimons que la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale est nécessaire. Il ne s’agit pas de faire du neuf avec du vieux, en augmentant la taille de l’équipe, en y intégrant deux ou trois éléments et en mettant fin à la mission d’autant de ministres.
Il faut un véritable nouvel attelage, dans lequel les femmes doivent être véritablement présentes en nombre. Une révolution, pour mettre la femme en valeur, comme les députés l’ont récemment concrétisé à travers le vote de la Loi sur la promotion du genre dans les fonctions nominatives et électives, que l’on devrait, comme sous d’autres cieux, baptiser «Loi Oumou Bah».
La balle est donc maintenant dans le camp du Président de la République. La ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Bah, ne dira pas le contraire. Idem pour Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo qui a, comme son aînée, rempli sa part du contrat. Et que dire de la battante Oumou Touré «CAFO», qui a tout donné et tout fait depuis des années pour la promotion de la femme malienne.
Elles sont nombreuses au Mali, dans la société civile comme dans les formations politiques, à l’instar de Mme Haïdara Chato Cissé ou Mme Zouré Fadimata Maiga du PASJ, qui ont toujours mis en valeur une image positive de la femme.
Cette équipe, qui tarde à se mettre en place, doit être plus que jamais combative, engagée pour la cause nationale, et pour IBK ensuite. Une équipe motivée, prête à aller au charbon pour défendre la vision du chef de l’Etat. Pour ce faire, IBK doit recruter des hommes et des femmes dans son cercle restreint, celui qui l’a accompagné durant la campagne électorale. Il faudra recadrer le jeu politique et ne pas permettre à des opportunistes de chasser les vrais militants du RPM.
Les alliés de première heure des Tisserands, l’UM-RDA, le MIRIA, l’ASMA, l’UDD et les autres, à l’instar du mastodonte ADEMA, doivent être représentés dans le futur gouvernement, au prorata de leur poids parlementaire. Des compétences comme Tiémoko Sangaré, Wali Diawara, en plus d’Abdoul Karim Konaté, qui fait bien son job, doivent être sollicitées. Et, s’il est vrai que Boubèye est blanc comme neige, qu’il retourne donc au gouvernement, parce que c’est une valeur sûre.
Vu la vision du chef de l’Etat, qui définit les priorités du nouveau gouvernement, il se cherchera un nouveau Premier ministre ou maintiendra le Vieux Sage en fonction.
En tout les cas, ça traine. La primauté doit être la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, dans un Mali uni et renforcé par la réalisation des infrastructures routières, hydrauliques, sanitaires et éducatives, pour faire reculer la pauvreté.
Chahana Takiou