S’il est un résultat phare à mettre au bilan des activités du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (MPFEF), pour le compte de l’année 2015, c’est bien l’adoption par l’Assemblée Nationale de ce que l’on appelle désormais la Loi sur le quota de 30% de personnes de l’un ou l’autre sexe aux fonctions nominatives et électives. Mais la titulaire de ce portefeuille, Mme Sangaré Oumou Bah, peut s’enorgueillir de nombreux autres résultats probants.
Ainsi, pour que, selon les termes de Mme la ministre, «les femmes entrent progressivement dans le rôle de partenaires fiables et indispensables dans la recherche de solutions durables aux problèmes liés à la sécurité, à la paix et à la reconstruction nationale», de nombreux actes ont été posés, au premier rang desquels une série de fora et autres rencontres de sensibilisation et d’information pour les inclure dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et pour leur plus grande participation à la gestion des affaires publiques en général.
L’autonomisation des femmes et l’épanouissement des enfants ont aussi été une priorité pour le MPFEF, et le lancement d’un Fonds à eux dédié, doté d’un budget initial d’un demi-milliard de Francs CFA, est aussi à mettre à l’actif du département pour 2015, tout comme les travaux de construction de Maisons de la Femme et de l’Enfant et de Centres d’autopromotion des femmes dans de nombreuses localités.
L’une des justifications de cet ambitieux programme est que «quand les conditions nécessaires au développement économique des femmes sont remplies, celles-ci ont la possibilité de jouer un rôle économique de premier plan, pour le bien-être de leurs familles, de leurs communautés, de leurs régions et de leur pays», a affirmé Mme la ministre.
S’y ajoutent les activités habituelles de commémoration des Journées mondiale et panafricaine des femmes, de la Femme rurale et de l’Agriculture et de l’Alimentation, ainsi que de suivi et d’évaluation des projets et programmes en cours de mise en œuvre, comme les revues sectorielles, l’élaboration des budgets programmes, les réunions avec les partenaires techniques et financiers et les Conseils d’Administration des structures rattachées au ministère.
Les remises de dons aux associations de femmes se sont poursuivies de manière soutenue, de même que les actions de soutien aux victimes de violences basées sur le genre (VBG). Car, comme l’a répété tout au long de l’année Mme Sangaré Oumou Bah, «la situation des femmes en période de crise mérite qu’on y prête beaucoup d’attention. Elles sont les premières victimes des conflits, dans la mesure où, lorsque leurs époux sont au front, elles doivent faire face aux violences ainsi qu’aux exactions de natures diverses commises par des combattants et des personnes peu scrupuleuses».
Du côté de la Promotion de l’Enfant, outre le renouvellement du Bureau du Parlement National des Enfants du Mali, signalons la 9ème édition d’Oxyjeunes, dans la bonne ville de Koulikoro, et la 1ère édition du SEBA, le Salon de l’enfance de Bamako, qui ambitionne d’être un cadre leur permettant annuellement d’exprimer leurs talents et leur créativité, ainsi que de se côtoyer pour nouer des liens d’amitié, de fraternité et de solidarité.
Au chapitre de la lutte contre les pratiques néfastes, celle contre l’excision s’est poursuivie, et une grande campagne de lutte contre le mariage précoce et la déscolarisation des filles a été menée à l’échelon national. Bien sûr, il ne faut pas oublier les commémorations des Journées nationales et internationales de promotion des droits de l’enfant, désormais systématiquement inscrites à l’agenda.
En perspective pour 2016, outre la poursuite des grands travaux en cours et le travail d’élaboration de différents textes qui seront soumis au Parlement pour leur adoption, le plaidoyer en vue d’améliorer le budget alloué par le PRODESS à la composante Promotion de la Femme; d’opérationnaliser la Politique Nationale Genre et d’accélérer la mise en place du Fonds d’Autonomisation des Femmes et d’Epanouissement de l’Enfant (FAFE).
Autres ambitions pour le MPFEF, celles de mieux définir les Indicateurs nationaux, de démarrer le Plan d’Actions de la Résolution 1325, d’accélérer le processus d’élaboration de la Politique de Promotion de la Famille et de développer une dynamique partenariale entre le département et ses PTF et entre les Directions Régionales et les Collectivités Territoriales.
Enfin, le département s’attèlera également à améliorer les textes de création, d’organisation et de fonctionnement de ses projets et programmes, à renforcer les capacités de son personnel à tous les niveaux et à mettre en place le Système d’Information Femme, Enfant et Famille. Beaucoup de travail en perspective!
Ramata Diaouré