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Etat d’Urgence, célébration de Maouloud et réactions, Haidara ne prendrait–il pas trop de libertés avec la République ?
Publié le vendredi 8 janvier 2016  |  La Nouvelle Patrie
Atelier
© aBamako.com par FS
Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe
Le CICB a abrité le Jeudi 27 Août 2015, l`Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe. Photo: Ousmane Chérif Madane Haidara




“Si les autorités ne font pas attention, les musulmans prendront le pouvoir. Nous ferons en sorte que nul ne devienne président de la République, s’il n’est un de nos Imams ! Je jure au nom d’Allah que nous le feront si les autorités ne font pas attention! Pour qu’on n’en arrive pas là, respectons-nous mutuellement!”.
Il n’en fallait pas plus, pour soulever la colère des millions de maliens républicains et démocrates, respectueux du statut et rang de tous les dirigeants et leaders d’associations religieuses, notamment, le HCI, Ansardine International ou Ikmaldine Islam de Faroukou.
Le Mali aux grés des vagues peut fortement tanguer, mais pas au point de se laisser diriger par un Imam pour qu’il ne chavire dans les eaux troubles de la désespérance. Nous aimons nos leaders religieux, mais ce que nous entendons ces temps – ci, nous font sortir nos cœurs de nos poitrines. A moins que l’on n’interprète malveillamment encore les propos, les vrais propos du leader d’Ansardine International.
Le Mali, est laïc, et n’importe quel malien peut prétendre à la candidature à la présidence de la République, à moins qu’il ne soit en faux avec la morale républicaine. Les foules que l’association Ansardine International draine dans un stade fut-il le 26 mars, à l’occasion des célébrations des fêtes de Maouloud, c’est tout simplement dû au fait, que les maliens adorent la religion de Mohamed Moustapha (PSL).
Ce n’est pas que, à la première occasion, qu’ils iront massivement aux urnes pour voter un Imam, ou un candidat soutenu par des Imams. Les maliens sont républicains avant d’être religieux, ils sont maliens et démocrates avant d’être des militants d’associations islamiques ou islamistes. Lorsque ce peuple s’est soulevé en janvier, février et mars 91 pour chasser le général président Moussa Traoré, ce n’était pas à l’appel d’islamistes ou de leaders religieux, c’était par soif de liberté et de démocratie.
Tout musulman convaincu et adorateur de la religion de Mohamed Moustapha (PSL), les maliens respectueux des valeurs de l’Islam et de tous les leaders d’associations ou prêcheurs de la foi, tiennent d’abord à la République, aux valeurs de la République, à la démocratie, ce sésame pour lequel, des maliens sont massivement tombés morts en mars 91, ne voteront jamais un Imam ou un candidat d’Imam.
Le leader de l’Association Ansardine International que nous aimons tout comme le président du HCI, le Cheick Mahmoud Dicko, Mamadou Doumbia, Mohamed Seydou Coulibaly Faroukou, Chouala Bayaya Haïdara, resteront dans nos cœurs tant qu’ils garderont le Coran et la prêche, mais qu’ils ne s’avisent jamais à croire qu’ils auront un quelconque quitus des maliens lorsqu’il viendra à l’un d’eux, l’idée de monter à Koulouba. Parce qu’il risquerait de trouver en face de lui, des maliens déterminés à défendre la République et ses valeurs.
A la sortie de la conférence de presse qu’il a animé après la célébration de Maouloud, beaucoup de propos à la limite de la sédition, sont prêtés au leader de l’Association musulmane dénommée An sardine Internationale et sont régulièrement rapportés à la fois dans la presse écrite et sur les réseaux sociaux. Des propos genres « “Si les autorités ne font pas attention, les musulmans prendront le pouvoir. Nous ferons en sorte que nul ne devienne président de la République s’il n’est un de nos imams ! Je jure au nom d’Allah que nous le ferons si les autorités ne font pas attention! Pour qu’on n’en arrive pas là, respectons-nous mutuellement!”. Ce genre de propos ne rassure pas quant à la séparation de la religion des affaires de la République, car, la République, est au-dessus de tout.
Sory de Motti
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