Dans l’interview qu’il a bien voulu nous accorder, le maire de la commune rurale de Kalaban-Coro, Issa Bocar Ballo s’exprime sans ambages en interpellant le gouvernement de la République en ces termes : « La population de Kalaban-Coro paye l’éclairage public sur les factures d’électricités mais qu’elle n’en bénéficie point ». Lisez plutôt.
Eclairez-nous sur votre parcours politique ?
D’abord, parlant de mon parcours politique, j’ai milité pour la première fois dans la Convention du Parti pour le Peuple (COPP) de maître Gakou à l’époque. Nous étions quatre Conseillers de la COPP dont j’étais le premier adjoint au maire de Kalaban-Coro. En 2002, nous étions 28 militants démissionnaires venant de plusieurs localités de Bamako pour regagner le CNID-FYT de maître Mountaga Tall. A Kalaban-Coro le CNID-FYT a connu des débuts difficiles à l’époque où mes collègues et moi avions fait un travail d’arrache-pied pour l’implanter partout dans la commune. L’élection de 2004 fut notre première participation à l’élection communale avec quatre conseillers obtenus par le Parti grâce à nous. Et actuellement, le parti est maire de la commune voilà en grosso modo mon parcours politique.
Justement, comment se porte le CNID-FYT à Kalaban-Coro ?
De la tenue des dernières élections communales en 2009 où le CNID-FYT a obtenu six(6) conseillers communaux dont je suis le Maire, le parti se porte bien. Il grandit tous les jours. Chaque jour que Dieu fait, le parti enregistre de nouveaux militants. Le parti est bien implanté à Kati également, donc le parti est en bonne santé à Kalaban-Coro et à Kati. C’est un grand parti très respecté et qui mérite l’estime du peuple malien à partir de ce que fait son Président Maître Mountaga Tall pour le Mali.
Quelles ont été vos priorités depuis votre élection ?
Ma première priorité fut de combler aux préoccupations des populations dans tous les domaines, notamment dans le domaine de l’éducation, la santé, l’eau, la sécurité. Je fais de l’éducation et de l’eau potable mon cheval de bataille, car il y avait un besoin criard dans ce domaine. Tous les villages et quartiers souffraient de l’insuffisance dans ces domaines. Il fallait renouveler et chercher les moyens pour leur financement, et en tant qu’enseignant, j’ai serré la ceinture pour trouver les financements à travers les partenaires pour construire des écoles notamment à Sabalibougou (six salles de classes et deux directions avec équipement), à Gouana( trois salles de classes avec équipement), à Sirakoro( trois salles avec équipement), à Tabacoro( six salles de classes avec équipement), à Kalaban-Coulouba( six salles avec équipement), à Sangha ( trois salles et une direction avec équipement), à Kalaban-Est( six salles avec équipement),à Tiébani( six salles), au groupe scolaire Mamadou Kounta( 12 salles de classes), à Adeken( trois salles de classes) et le recrutement de quatre enseignants soldés par la mairie. Mon combat pour l’éducation est sans limite car le développement d’une commune passe par la formation des leaders de demain qui sont les jeunes d’aujourd’hui. A cela s’ajoute l’ouverture d’une école professionnelle dénommée « IFP » à Kabala. Chaque année, les fournitures scolaires sont données par la mairie à toutes ces écoles.
Dans le domaine de la santé, les constructions des CESCOM à Tabacoro village et ATT bougou, le CSREF de Kalaban-Coro qui est l’un des meilleurs du Mali, malgré les difficultés liées au manque de matériels. Le peu de moyen parvient à soulager les populations. D’autres sont en chantiers comme Kouloubleni et ATT bougou. Nous accompagnons toujours par un appui les centres de santé, dans la vaccination et dans leurs déplacements.
Dans le domaine de l’hydraulique, grâce aux partenaires, des forages sont réalisés dans tous les villages au moins deux ou trois par village. La pénurie d’eau n’est plus d’actualité à Kalaban-Coro, mais les robinets sont d’une utilité importante. La mairie s’est battue avec la SOMAGEP afin de réaliser la station de pompage de Kabala pour servir en eau potable Bamako et Kalaban-Coro.
Dans le domaine de la sécurité, Kalaban-Coro fut le nid des bandits où les populations ont été à plusieurs reprises victimes de l’insécurité, mais tout cela n’est qu’un triste souvenir avec la création de deux postes de la gendarmerie à Kalaban-Coro et Golobougou, et avec un commissariat en chantier, les bandits sont démasqués, il y a moins d’attaque et tuerie maintenant. Je salue les autorités en charge de la sécurité et l’engagement du Chef de l’Etat pour lutter contre l’insécurité. Il faut impliquer la population dans la lutte contre l’insécurité.
Par ailleurs, Kalaban-Coro souffre surtout de la mauvaise gestion d’électricité de la part de l’Etat, car la population paye l’éclairage public mais n’en bénéficie point. Or l’électricité participe dans la lutte contre l’insécurité. N’eut-été le courage des gendarmes, la vie ne serait pas facile à Kalaban-Coro. Ce que la population de Kalaban-Coro paye doit être versé à la mairie de Kalaban et non à celle du District. Donc il y a lieu de corriger certaines choses.
Que dites-vous du report successif des élections communales ?
Le report des élections c’est la volonté de l’Etat à soulager les cœurs et amener la cohésion sociale pour que les fils du Mali puissent s’entendre et siffler dans la même trompette. Raison solide du report est la cohésion sociale, l’indivisibilité du Mali, l’entente pour que l’élection soit crédible.
Seriez-vous prêt à rempiler aux prochaines élections ?
[Rire] Quand on aime son pays et on voit que les difficultés sont énormes, alors on ne démissionne pas. On s’engage pour surmonter les difficultés dans le cadre du développement. Si les élections venaient se tenir demain, je serai candidat. J’aime mon pays et ma commune, et nuit et jour je réfléchis à résoudre des problèmes qui préoccupent ma commune.
On vous accuse d’être à l’origine des querelles foncières, qu’en dites-vous ?
Je les remercie tous de ce qu’ils me disent. Ils parlent mais personne n’a un argument solide contre moi. C’est en 2010-2011 que l’Etat a donné ses prérogatives à la mairie. Avant cette date, aucun maire n’a donné 1mm2 de terre à quelqu’un. Le maire est le plus populaire, le plus proche de la population, c’est pourquoi il est facile de l’accuser. On a peur des commandants sinon ce sont eux qui ont délivré les parcelles. Le maire n’a aucune protection, il est laissé à lui-même. Je ne reproche rien à personne mais j’attire l’attention des autorités à protéger les maires.
L’année 2015 s’achève et une nouvelle année commence, avez-vous un message particulier au gouvernement et à la population de Kalaban-Coro ?
Je souhaite beaucoup de chance et de réussite à tout le peuple malien. Je souhaite bonne santé, longévité, prospérité, paix sociale à tous. Seul Dieu peut donner le pouvoir, il a donné à IBK, nous devons le soutenir pour qu’il réussisse car sa réussite c’est dans l’intérêt du Mali. Que le Tout Puissant lui donne la force, l’énergie nécessaire et beaucoup de chance pour conduire le bateau Mali à bon port. L’année 2015 qui s’est achevée fut une année d’épreuves pour le Mali, des attaques terroristes au drame survenu à la Mecque, je souhaite que les âmes des disparus reposent en paix. Je profite également pour demander au gouvernement à insérer les agents de la protection civile et autres services de sécurité dans l’encadrement des pèlerins pour le prochain Hadj.
O.M