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Largement négligée, elle a ébranlé les sphères dirigeantes une fois atteint le point de non-retour.
Électrochoc pour le régime-IBK qui découvre aujourd’hui, la fragilité de son pouvoir qui n’a plus les moyens de sa politique. Son angoisse, il l’a répercuté sur une population longtemps assoupie sous le discours ambiant de «la sérénité», se rendant maintenant compte que ses moyens d’existence peuvent être remis en cause de manière brutale. Les maliens regardent d’un autre œil le pouvoir en place, de plus en plus conscients qu’ils ont été dupés par le mode de gouvernance mis en place, reposant sur « la Famille d’abord » et « le Mali après ».
Cédant à la crainte de se voir discréditées par la population, les autorités ont remis au goût du jour des stratégies pour compenser l’argent détournés dans les structures étatiques pléthoriques et budgétivores.
La gouvernance du régime a déchaîné les passions et fait crier au bradage du secteur public au profit d’une nouvelle caste, que l’on découvre aujourd’hui, les oligarques, dont les plus célèbres furent des affairistes au sein de la famille présidentielle. Sur les dossiers de corruption, la passion du régime a pris le pas sur la pédagogie.
L'année 2016 risque d’être celle de la confrontation que les décideurs pouvaient éviter s'ils avaient pris la peine de lutter sérieusement contre la gabegie financière en estimant que cela peut aider l’économie à se relever si elle est bien ciblée et intelligemment menée. L’année 2016 risque de voir reconduite les mêmes grandes erreurs de casting, lorsque la lutte contre la corruption est devenue un vain mot. Des milliers de maliens se retrouvant dans la galère au moment même où une poignée d’individus vole des millions et mène une vie de pacha.
L’année 2016 verra la multiplication des fractures économiques et sociales, l’aggravation des inégalités et l’installation de la précarité dans un climat politique des plus hasardeux : que fera l’équipe gouvernementale déjà à bout de souffle et sans ressources, alors que le Président est toujours dans une autre «logique», une quête effrénée d’absolutisme, après avoir fait de 2015 l’année de « la Famille d’abord »?
Mariam Konaré
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