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Au Mali, une armée démunie face à des islamistes surarmés
Publié le jeudi 17 janvier 2013  |  AFP


Le
© Autre presse par DR
Le groupe islamistes au nord du mali


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DAKAR - Sous-équipée et mise à rude épreuve depuis 2012
par des groupes islamistes lourdement armés, l'armée malienne joue pour
l'heure le second rôle dans la reconquête du nord du Mali, menée par les
forces françaises.
"Clairement, l'armée malienne n'a pas les moyens de faire cette guerre
toute seule. L'illustration a été la situation à Konna", localité de la région
de Mopti (centre du Mali), déclare à l'AFP le chercheur malien Kissima Gakou,
spécialiste des questions de stratégie et défense.
La semaine dernière, les forces maliennes ont lancé seules l'offensive
contre les groupes islamistes armés, tentant de les repousser vers Konna, sans
y arriver, jusqu'à ce que la France vole militairement à leur secours le 11
janvier, a reconnu son chef, le colonel-major Ibrahim Dahirou Dembélé.
Impossible, donc, pour l'armée malienne seule, de stopper une progression
des islamistes dotés d'armes lourdes venant de Libye et qui lui ont fait subir
une débâcle en 2012.
Faible, sous-équipée, elle a été chassée des régions du Nord par des
jihadistes et des rebelles touareg il y a plus de neuf mois, quelques jours
après une mutinerie de soldats ayant débouché sur un coup d'Etat militaire le
22 mars 2012, mené par un obscur capitaine, Amadou Haya Sanogo, qui a
supplanté les officiers de haut rang, accusés d'inaction.
Les jihadistes ont ensuite évincé des zones sous leur contrôle leurs
ex-alliés rebelles touareg.
"Pour mener une guerre, on a besoin de trois éléments essentiels: des
armes, des combattants et de l'argent liquide", ce qu'ont les islamistes armés
au Mali, notait lundi le magazine Time, soulignant qu'ils ont utilisé ces
dernières années les rançons payées par des pays occidentaux pour la
libération de leurs ressortissants otages.
Face à eux, l'armée malienne n'avait "pas grand-chose", note un ancien haut
responsable malien. Comme pour d'autres pays africains, il estime que "c'est
le résultat d'une politique de plus 30 ans: peu d'argent consacré aux budgets
de l'armée à cause de différents programmes d'ajustements structurels, et
aussi mauvaise gestion."

De 12.000 à 20.000 hommes

Les effectifs de l'armée malienne - militaires et paramilitaires inclus -
comprendraient 12.150 hommes selon des estimations de l'Institut international
des études stratégiques (IISS, 2012), environ 20.000, selon The Military
Balance cité en décembre par Jeune Afrique, hebdomadaire panafricain basé à
Paris.
Les islamistes radicaux sont "hyperdéterminés, hyperarmés, fanatisés, c'est
très compliqué pour une armée qui tente de se remettre à niveau" après avoir
été "mise à mal" par la guerre que lui ont livrée plusieurs mois durant les
jihadistes liés à Al-Qaïda, note Kissima Gakou.
Sur le terrain, en plus des raids aériens menées depuis le 11 janvier, les
forces spéciales françaises se sont engagées au sol contre les islamistes,
semblant reléguer l'armée malienne dans les seconds rôles, dans l'attente de
troupes promises par plusieurs pays ouest-africains voisins.
Pourtant, soutient à l'AFP un responsable militaire au ministère de la
Défense ayant requis l'anonymat, l'armée malienne ne fait pas de la
figuration. "L'armée française est plus puissante, elle a plus de moyens que
nous, c'est indiscutable" mais sur le terrain, "tout ce qui se fait, se fait
de concert avec nous".
"On n'a pas assez d'avions, mais on est là, et on mène quelques opérations"
notamment avec des "MI-24 (hélicoptères), des ULM Tetras (avions légers) et
d'autres types d'avions", ajoute-t-il.
Selon lui, il est déjà convenu avec toutes les parties concernées par le
déploiement des troupes pour la reconquête du Nord, que "c'est le Mali qui va
être le fer de lance de tout cela".
Pour Babacar Justin Ndiaye, politologue sénégalais spécialiste de la
région, la France n'est pas appelée à demeurer longtemps en première ligne au
Mali.
"L'engagement français sera moins robuste sur un théâtre où Paris ne veut
pas s'enliser. Doù la composante nettement aérienne. Les batailles terrestres
seront l'affaire des Africains (...)", a-t-il estimé dans un entretien publié
mardi par le quotidien sénégalais L'Observateur.

cs/stb/hba

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