Le gouverneur de Gao et sa suite devront une fière chandelle à l’officier malien chef de poste d’Ansongo qui les a sauvés d’un terrible attentat le mercredi 6 janvier 2016. Curieusement, l’exploit n’a été pas du goût du capitaine français responsable de la force Barkhane à Ansongo.
Le mercredi 6 janvier 2016, le gouverneur de la région de Gao, accompagné d’autorités civiles et militaires s’est rendu à Ansongo dans le cadre de l’élection législative partielle. A son arrivée, la délégation a été accueillie par le préfet d’Ansongo et les autorités militaires locales (FAMa, Barkhane, Minusma). Dès que le gouverneur et ses accompagnateurs ont été installés, l’annonce d’une attaque imminente est tombée. L’officier responsable des Forces années maliennes a demandé et obtenu l’autorisation à sa hiérarchie d’aller voir sur le terrain.
En compagnie de quelques hommes, il est tombé sur une rampe de lancement d’obus à kilomètres d’Ansongo. Quatre obus amorcés étaient dirigés sur le site de la cérémonie. Avec courage, dévouement et professionnalisme, l’officier malien et ses hommes les ont désamorcés et remis à la hiérarchie militaire qui, à leur tour, les ont acheminés à Gao.
Le hic est qu’après le départ de la délégation, un capitaine français, responsable du détachement Barkhane à Ansongo, s’en est pris à l’officier malien responsable du poste des FAMa avant de le soumettre au feu roulant de ses questions comme : pourquoi vous vous êtes rendu sur le terrain sans m’en informer parce vous n’avez pas le droit de faire des sorties sur le terrain sans que je sois au courant. Et de lui demander in fine comment il a désamorcé les obus et où étaient les puces téléphoniques retrouvées pour lui permettre de tracer la tentative.
L’officier malien l’a envoyé promener. Il a même fallu l’intervention des gens sinon l’altercation allait dégénérer en rixe entre Maliens et Français. Tout furieux, le capitaine français s’est retiré, maugréant des menaces.
Tout compte fait, l’officier malien mérité d’être cité à l’ordre, une nomination exceptionnelle, une décoration pour avoir déjoué de justesse un attentat contre le gouverneur et sa suite. Des obus étaient prêts à partir. Il suffisait de les appeler à distance grâce aux puces téléphoniques insérées. Et le sort en était jeté.
Tout Gao parle aujourd’hui de ce brave officier qui est devenu la fierté de la Cité des Askia. Il n’est d’ailleurs pas à son premier coup d’essai. Par deux fois, son convoi d’escorte a sauté sur une mine. A chaque fois, il n’y a pas eu un seul blessé. Seules les vitres des véhicules ont été soufflées. A la fin de la mission à Ansongo, il a été accueilli en héros par les populations de Gao.
Maliki Diallo