Depuis l’implantation des opérateurs téléphoniques, les soucis se sont accrus au Mali. Notre quotidien a pris une nouvelle allure : du chef de famille, son épouse, ses enfants, à la ménagère à tout faire, chacun dispose son téléphone cellulaire. Le pouvoir d’achat en a pris un sacré coup car il faut nourrir et entretenir les appareils avec des crédits payés cash.
Depuis quelques temps, les familles ont cessé de gouter aux délices de la vie comme dans le passé. Au final, les foyers croulent désormais sous le coût exorbitant des communications journalières à n’en pas finir. Généralement, un téléphone portable consomme beaucoup plus d’argent que le ventre de son propriétaire.
C’est pourquoi les opérateurs téléphoniques Orange et Malitel ayant compris le manège ne cessent de faire des promos faisant semblant de faire des largesses ou des aumônes. Concrètement, ils se frottent paisiblement les mains et se font des milliards de chiffres d’affaire.
Il y a lieu d’entreprendre une action citoyenne pour renverser la tendance. Le boycott lancé au titre de « Stop aux arnaques de Orange Mali » n’est que le début du détonateur d’une bataille de longue haleine à reproduire si souvent pour notre santé financière. Il nous faudra être à vigilant à tout instant pour livrer le combat en élégance. Seul à ce prix à la longue, les tarifs vont chuter. Pourtant au Mali l’association des consommateurs censée sortir du silence reste muette devant cette exaspération.
Pour cela, nous devons renouer avec la tradition de la résignation en permanence devant les épreuves de ce genre. En réalité nous sommes victimes de notre passivité et d’un système pervers érigé et entretenu par les politiques et les grandes entreprises. A l’heure actuelle Orange est en mesure de diminuer le prix. S’il ne le fait pas, notre droit légitime de consommateur nous autorise de boycotter. Le jour qu’on veut pendant le temps que nous voudrons.
Le proverbe dit : « au lieu d’en vouloir là où on tombe, mieux vaut s’en prendre au bosquet qui nous fait trébucher ». Il ressort du devoir de l’Etat de protéger le peuple contre les « prédateurs ». Nos dirigeants ne sont pas sans savoir que face à la puissance de l’argent les multinationales ne reculent devant rien.
Vivement le 3ème opérateur
En matière de téléphone pour que le calvaire des populations puissent atténuer il faut impérativement ouvrir davantage le marché à d’autres opérateurs téléphoniques. Cela ne peut se faire sans la volonté politique affichée du gouvernement vis-à-vis du grand peuple du Mali.
En France les consommateurs ont eu la paix dans la guerre des trois opérateurs téléphoniques : Orange, Bouygues et SFR avant l’implantation de Lyca Mobil. Aujourd’hui pour téléphoner de manière illimitée vers tous les opérateurs téléphoniques sur le territoire français, il suffit de charger le cellulaire de 20 euros par mois.
Il est lieu de demander avec l’allure où nos opérateurs sont en cours de presser les maliens si un abonnement similaire en terre malienne ne va pas dépasser la faramineuse somme d’un million de FCA par mois. En attendant, les clients continuent à pleurer, et l’association des consommateurs qui reste la grande muette.
A. Sisso