Le poste de Cheikh Hadjibou Soumaré fait des émules entre le Sénégal et le Niger. Car chaque pays veut cette place. Les deux pays qui revendiquent pour leurs ressortissants le poste de président de la Commission de l’Uemoa sont prêts à tout pour prendre possession de ce qu’ils croient leur revenir de droit.
Chaque Président (Macky comme Issoufou) se refuse à envisager un compromis sur cette question. En effet, le Président nigérien, Mouhamadou Issoufou, est arrivé à Cotonou, lors du 19è sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de cette institution, avec l’intention d’imposer l’un de ses compatriotes au poste de président de la Commission de l’Uemoa, actuellement occupé par le Sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré.
Or, de son côté, le Président Macky Sall a clairement fait part de sa volonté de tout mettre en œuvre pour que le Sénégal ne soit pas spolié au cours de ce sommet. Toute chose qui a fait que durant ce sommet, la tension était dans l’air. Mais au finish, aucun compromis n’a pu être dégagé, tellement les deux chefs d’Etat étaient campés sur leur position.
Et pour ne pas que les choses se compliquent davantage, une sorte de «compromis dynamique» a été envisagé. Ainsi, afin de réfléchir sur les voies et moyens de mettre fin à cette tension entre le Sénégal et le Niger, le mandat de la Commission de l’union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a été prorogé de 6 mois par la 19ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union.
Le renouvellement de la Commission a été renvoyé au sommet de l’Union qui sera convoqué au mois de juin prochain et à l’issue duquel la présidence de la commission reviendra sûrement au Niger.
La solution bis envisagée est de convaincre tout le monde d’ouvrir tous les postes dirigeants au principe de rotation. Cela demanderait que la Côte d’Ivoire accepte de ne plus se cramponner au poste de gouverneur de la Bceao et que le Bénin accepte d’abandonner un jour la direction générale de la Boad. Alors, bien sûr, le Sénégal devrait une nouvelle fois accepter qu’un ressortissant d’un autre pays en vienne à occuper la présidence de la Commission de l’Uemoa. Il reste à convaincre les différents pays concernés et ce n’est pas donné.
Paul N’GUESSAN