Lors de sa traditionnelle cérémonie de présentation de vœux à la presse et au peuple maliens, le jeudi 7 janvier dernier, le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena) a encouragé le président Ibrahim Boubacar Keïta à aller dans le sens d’un dialogue avec les djihadistes maliens pour la stabilisation de notre pays.
Cette position de Tiébilé Dramé rejoint, faut-il le rappeler, celle de votre journal. En effet, Le Prétoire, dans son numéro 435 du 13 août 2015, soit quelques jours avant la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, s’interrogeait déjà si la sortie de crise au Mali ne passait par aussi par Iyad Ag Ghali, maître incontesté de mouvement djihadiste Ançar Eddine. Dans sa prise de position, nous nous fondions sur le fait que le patron d’Ançar Eddine, bien qu’ayant été déclaré inéligible aux négociations, garde encore une capacité avérée de nuisance et reste une icône de la rébellion armée du Nord du Mali. A preuve, Iyad Ag Ghali et sa filiale du Mouvement de libération du Macina (FLN) d’Amadoun Koufa coupent encore aujourd’hui le soleil aux autorités maliennes et à l’ensemble des acteurs du processus de paix au Mali, en ce que ce renard du dé- sert et sa suite se posent dangereusement en travers du processus de mise en œuvre de l’Accord, signé il y a bientôt 7 mois. A la différence de votre journal, Tiébilé Dramé est resté plutôt évasif ce jeudi 7 janvier, en se gardant de nommer les djihadistes avec lesquels il encourage les autorités maliennes à prendre langue. De l’avis de plusieurs observateurs de la crise malienne, le président du parti du Bélier blanc aurait dû être beaucoup plus concret dans sa proposition, en citant notamment les djihadistes auxquels il fait allusion. A défaut de l’avoir fait lors cette cé- rémonie, M. Dramé a manqué de courage. C’est moins l’analyse de plus d’un observateur de la crise.
Bakary SOGODOGO