Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Quatre questions a Mme Maiga Hadeye Maiga, présidente des femmes du GATIA
Publié le mercredi 13 janvier 2016  |  Le Procès Verbal
Gatia
© Autre presse par DR
Gatia Anefis




Venant de séjourner à Kidal à l'invitation des femmes leaders de cette ville, qui animent une organisation dénommée ''Tayité as issoudarn'Sorho'' ("les femmes qui veulent valoriser leur culture"), la présidente des femmes du GATIA (groupe d'audéfense pro-gouvernemental), non moins patronne de l'association "Igdah" ("Cela suffit"), était accompagnée, lors de son séjour, par l'épouse de Cheikh Ag Haoussa, le chef militaire du HCUA (rébellion). La rencontre de Kidal avait pour but d'échanger avec les femmes leaders de la ville sur la situation générale du pays et les accords de paix.
Qu'avez-vous constaté à Kidal lors de votre séjour?
Les rencontres ou assises tenues récemment à Anéfis entre les groupes armés ont contribué à détendre l'atmosphère à Kidal. La vie à peu à peu repris, les gens circulent librement, l'eau potable et le courant électrique sont de retour. J'ai constaté que le conflit à Kidal a traumatisé les enfants qui se mettent à hurler quand un avion survole la ville.
Quelles les préoccupations des femmes de Kidal ?
Elles veulent aujourd'hui que l'école reprenne, de même que les services sociaux de base. Kidal manque d'agents de santé qualifiés.
Qui assure la sécurité de Kidal ?
De nos jours, Kidal est sécurisée par la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA), mais j'ai été bien accueillie par mes sœurs de ce regroupement. J'ai rencontré mes autres sœurs de la Plateforme (milices d'autodéfense, ndrl) vivant à Kidal, sous l'œil des combattants de la CMA. J'ai expliqué les contours de l'accord de paix et appelé tout le monde à y adhérer. Mes interlocutrices ont, pour certaines, décrié le fait que les autorités maliennes s'intéressent plus à la CMA qu'à la Plateforme. Elles pensent que c'est par crainte de la France que nos autorités s'intéressent davantage à la CMA.Elles m'ont chargée de dire aux autorités que la solution de la crise se trouve dans les mains des Maliens et que personne d'autre ne peut la résoudre. Depuis les assises d'Anéfis, les femmes de la CMA et celles du GATIA entretiennent de bonnes relations. Nous envisageons d'inviter à Bamako nos sœurs de la CMA afin de leur expliquer les accords de paix et de réconciliation. Elles ont compris qu'elles ont tout à perdre dans les conflits armés.
Quel est le coût de la vie à Kidal ?
Très cher! Etant native de Kidal, j'étais, à mon retour, très démoralisée par ce que j'ai vu. J'étais très triste en voyant Kidal si moche. J'ai trouvé des populations fatiguées par les effets de la guerre; elles n'ont absolument rien. Je n'ai vu que des maisons cribblées d'impacts de balles, des murs cassés, des portes et fenêtres envolées. Tout est dévasté à Kidal.Tout y est à refaire: écoles, hôpitaux, gouvernorat... Je déplore que rien n'ait bougé depuis la signature des accords de paix. Les femmes de la Plate-forme m'ont demandé, les larmes aux yeux, de dire au gouvernement de tout faire pour ramener la paix au Mali et le drapeau malien à Kidal. "Nous préférons voir le drapeau malien flotter à Kidal que de nous donner 1 milliard à chacune", m'ont-elles- indiqué. Elles mettent en garde toute personne qui replongerait le pays dans une crise quelconque. Pour, elles le gouvernement doit prendre ses responsabilités en disant souvent non aux Occidentaux et en rendant sans délai à Kidal sa souveraineté. Elles veulent bénéficier d'activités génératrices de revenus, de projets de développement, de formations et d'autres aides de la part du gouvernement. En somme, j'estime que nous devons faire table rase du passé et repartir sur de nouvelles bases. Tout ce qui arrive au Mali est dû à la mauvaise gouvernance, et elle continue ! Les rebellions qui se succèdent sont dues en partie à la mauvaise gouvernance. Nous devons tout faire pour y remédier. Nos autorités ne doivent plus retomber dans les erreurs du passé en prenant certains pour des princes et d'autres pour des badauds.
Propos recueillis par Abdoulaye Koné
Commentaires

Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment