Plus de 380 000 enfants âgés de 7 à 15 ans ne sont pas scolarisés dans les régions du nord du Mali en proie à l’insécurité.
C’est le cri de détresse lancé en décembre dernier par l’Unicef qui rappelle qu’environ une école sur 6 est fermée dans les zones touchées par le conflit. Ce qui représente plus de 280 écoles. Ainsi, à ce jour, 79 % des écoles sont toujours fermées à Kidal.
Pour contribuer à relancer l’éducation dans les régions de Gao, Kidal, Mopti, Ségou et Tombouctou pendant deux ans, l’organisme spécialisé des Nations unies vient donc de lancer sa campagne d’éducation «Chaque Enfant Compte».
Trois mois après la rentrée scolaire, cette nouvelle initiative de l’UNICEF vise à «donner aux enfants des opportunités d’apprentissage», souligne Ismaël Maïga, un responsable à la communication de l’Unicef/Mali.
«Les enfants au nord du Mali ont subi l’impact du conflit, la pauvreté et les privations» a déclaré Fran Equiza, Représentant de l’UNICEF au Mali au lancement de la campagne. Et pourtant, reconnait-il, «l’éducation est l’espoir d’un avenir meilleur».
Malheureusement pour les enfants du septentrion malien, déplore dans un communiqué de presse récemment publié par son organisation, «le chemin de l’école est toujours dangereux et la crainte des mines non explosées et autres restes explosifs de guerre poussent les parents à les empêcher d’aller à l’école».
La violence a également conduit à une pénurie d’enseignants. Ainsi, rappelle l’Unicef, près de 600 enseignants ont fui les zones de conflit ou ne se présentent plus au travail à cause de l’insécurité.
Avec l’appui, à ce jour, de l’USAID et de la Coopération au développement italienne, l’Unicef lance la campagne d’éducation «Chaque Enfant Compte» doit contribuer à relancer l’éducation dans les régions de Gao, Kidal, Mopti, Ségou et Tombouctou pendant deux ans.
Les activités de cette initiative, selon M. Maïga, portent sur la formation et la mise à disposition de matériel d’apprentissage pour 2 000 enseignants ; la mise à disposition de kits individuels et scolaires pour 100 000 enfants ainsi que l’organisation des activités pour la consolidation de la paix pour 100 000 enfants. Il est ainsi prévu la distribution de 10 000 livrets sur «l’éducation à la paix et la non-discrimination pour les élèves et leurs communautés».
La campagne comprend des programmes d’apprentissage accéléré et alternatif, y compris par la radio, pour permettre aux enfants hors de l’école de réintégrer le système éducatif, mais aussi des activités de réhabilitation légère des écoles et d’éducation sur les dangers des restes explosifs de guerre.
Environ 1 enfant sur 5 est touché par la crise au Mali, ce qui représente près de 1,4 million d’enfants. On estime à près de 62 000 le nombre de déplacés internes et 139 000 le nombre de réfugiés dans les pays voisins.
A quand finalement la fin de l’hypothèque de l’avenir de ces enfants privés d’éducation ?
Aliou Touré