A la faveur de sa présentation de vœux à la presse, aux Maliens et à ses partenaires, le président du Parti pour la renaissance nationale a fait des propositions pour 2016. Voilà ce qu’il propose….
Pour la circonstance, le Parena a invité le président de la République à prendre la mesure de la gravité de la situation pour engager des concertations nationales sur la restauration de la paix et de la sécurité.
Le Chef de l’Etat pourrait utiliser la disposition de l’Accord d’Alger relative à la Conférence d’entente nationale dont l’objet pourrait être élargi pour traiter les maux dont souffre le Mali.
Cela doit être l’occasion de débattre de la nécessaire refondation de notre architecture institutionnelle globale. La période intérimaire de 18 à 24 mois prévue par l’Accord d’Alger sera le temps de mise en œuvre de ces réformes qui dessineront le visage du Mali post-crise.
Le temps d’engager la révision de la Constitution en tirant les leçons de la crise et en tenant compte de l’Accord d’Alger, moderniser notre dispositif électoral, renforcer les contrepouvoirs, conforter l’indépendance de la justice, renforcer les pouvoirs du parlement national et des assemblées régionales, organiser la séparation des pouvoirs, en particulier au niveau régional, améliorer l’Accord d’Alger…
Le Parena a également réitéré sa proposition d’élaboration d’une stratégie nationale autonome de stabilisation et de sécurisation du territoire.
Le «Bélier Blanc» a encouragé le Chef de l’Etat à explorer la possibilité d’engager le dialogue avec les jihadistes maliens pour stabiliser le pays. Un tel dialogue a donné des résultats sous d’autres cieux.
Pour Tiébilé Dramé, «le quinquennat en cours aurait dû être celui des leçons apprises de l’effondrement de l’État en 2012 et des réformes subséquentes. Malheureusement, le président élu s’est donné d’autres priorités».
Il ajoute, «l’Accord d’Alger que le Parena considère comme une étape de la longue quête de paix et de stabilité au Mali nous oblige à des réformes institutionnelles. Saisissons l’occasion pour doter notre pays d’institutions voulues de commun accord».
La paix passe également par la relance de l’économie afin de créer de la richesse et des emplois non seulement pour les jeunes, mais aussi pour les moins jeunes. Cela est d’autant une impérieuse nécessité que les pères de familles sans activités et sans ressources représentent «une tragédie pour les familles et pour la société».
L’École a aussi occupé une place de choix dans les Vœux du Parena qui souhaite la rationalisation des activités des Missions universitaires récemment créées. Et cela afin d’éviter qu’elles donnent naissance à de nouvelles universités thématiques.
Cette chapelle politique recommande au gouvernement de privilégier la création de missions universitaires dans les régions frontalières (Kayes, Sikasso et Gao) pour favoriser la coopération avec les universités des pays voisins et impulser l’intégration sous-régionale.
Pour le Parena, les femmes sont «la moitié de l’humanité» et «l’avenir de l’homme» comme l’a chanté le poète. «Nous devons tout à nos mères, à nos épouses, à nos sœurs, de l’origines de la vie à la mort, elles jouent un rôle unique et irremplaçable. Reconnaissant ces réalités incontestables, nous devons avoir un consensus pour accroître leurs responsabilités dans la cité», a précisé Tiébilé Dramé.
Le Parena souhaite que soit mis fin à «l’arbitraire et aux interférences du gouvernement dans les organisations paysannes» tout en renouvelant les coopératives de producteurs de coton selon les règles de l’OHADA. «Nous affirmons notre solidarité avec les cotonculteurs traduits en justice à Koutiala par la direction de la CMDT», a-t-il déclaré.
Commandant des troupes au front en 2012-13, le Général Didier Dako avait parlé de «putréfaction» de l’armée. Il savait sans doute de quoi il parlait. Il est indéniable, disent les responsables du Parena, que la mauvaise gouvernance est une des principales causes de cette «putréfaction».
«Mais il ne semble pas que nous ayons tiré des leçons suffisantes des causes profondes de l’affaiblissement des FAMA. Nos forces auraient été en meilleur état si les ressources qui leurs sont destinées étaient utilisées à bon escient. Chacun a en mémoire l’affaire des contrats de Guo-Star en 2013 et les détournements de milliards auxquels, elle a donné lieu», a rappelé Tiébilé Dramé considéré par certains confrères comme «l’homme politique de l’année».
Lors du Collectif budgétaire de juin 2015, le budget de la Défense et de la Sécurité a été porté de 183 à 281 milliards. En 2016, ce budget a été ramené à 213 milliards. Le PARENA a invité le président de la République et le gouvernement à édifier l’opinion publique sur cette «baisse inexpliquée des ressources affectées à la défense et à la sécurité du pays».
Aliou Touré