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© AP par DR
Le MNLA sur ses positions du nord. 11 avril 2012.Tombouctou,Mali.Une incursion sur les terres du Mouvement National pour la Libération de l` Azawad |
Des centaines de sans-emploi croient trouver dans le cantonnement une aubaine pour s’extraire de l’enfer du chômage. Et s’exposent à un réveil brutal
Ils sont jeunes, d’origines diverses et de niveaux de formation variés. Chez eux, le diplômé côtoie le débrouillard armé de son seul savoir-faire. Mais chez tous on retrouve la même aspiration : celle de décrocher un emploi décent et de sortir de la spirale infernale du chômage. Alors dès qu’une perspective de placement se signale quelque part, elle provoque une véritable ruée de jeunes gens.
Dans un passé récent, les zones aurifères constituaient de formidables pôles d’attraction. L’annonce de la découverte d’un nouveau gisement d’or déclenchait immanquablement le départ vers le nouvel Eldorado d’une foule de jeunes chargés d’un petit bagage et d’un matériel traditionnel d’extraction. Aujourd’hui, l’engouement des chercheurs d’emploi s’est reporté de manière inattendue vers les Régions du Nord de notre pays.
Depuis deux semaines, ils sont des centaines, voire des milliers à rallier le Septentrion dans l’espoir de se faire prendre en compte dans l’opération de cantonnement. Celle-ci doit commencer dans un avenir proche dans le cadre du processus de paix et de réconciliation et doit aboutir à l’intégration des ex combattants.
Un bref détour dans certaines autogares permet de vérifier les dimensions effarantes qu’a prises le phénomène. Les cars qui rallient Bamako à la Cité des Askia ou à la Cité des 333 saints sont chaque jour littéralement pris d’assaut. Pour comprendre cet exode très particulier, une petite explication s’impose.
La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger prévoit le cantonnement des combattants armés avant leur intégration dans la fonction publique ou dans les différents corps armés. Depuis un mois, selon les nouvelles qui parviennent aux jeunes, ce processus s’accélère et entame bientôt sa phase décisive, autrement dit l’inscription des bénéficiaires. Un mystérieux, mais très efficace bouche à oreille a fait croire à de nombreux sans-emploi que l’aubaine est et qu’il ne faut surtout pas la rater. A condition, bien sûr, de trouver le bon intermédiaire et de payer le juste prix. C’est pourquoi des colonnes de garçons et de filles convergent vers les différentes villes des Régions de Gao et Tombouctou.
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