Lors de la présentation des vœux de nouvel an au président de la république la semaine dernière à Koulouba, les leaders musulmans ont montré leur vrai visage en étalant leurs vraies intentions sur la gestion des affaires de la république. En témoigne leurs doléances inacceptables et leur réquisitoire cinglant sur le ministre du culte et des affaires religieuses. Une véritable menace pour la laïcité de la république et pour tous les démocrates sincères et convaincus.
Au lieu de se limiter aux présentations de vœux de paix, de bonheur, de santé, de prospérité et de succès au pays et au président de la république, les leaders musulmans, par la voix du président du Haut Conseil Islamique du Mali se sont tout attaqué aux fondements de la laïcité de la république. Du coup ni le président de la république et surtout le ministre du culte et des affaires religieuses n’ont été épargnés des critiques acerbes comme si le Mali est une république islamique.
En croire le président du HCIM, le département n’a pas une vision claire répondant aux aspirations des religieux musulmans. Il va jusqu’à pointer du doigt le ministre en charge du département d’agir seul sans concerter les consulter. « Depuis la création de ce département, nous ignorons le rôle et les orientations assignés. Or nul n’ignore la place et le poids de l’islam au Mali.
Ce que nous ne comprenons pas du tout c’est lorsque nous avons soumis un document genre plan d’actions au ministre, il n’a pas daigné nous répondre. Et nous n’avons jamais compris cela et Monsieur le président, nous exigeons désormais que nous soyons associé à la gestion de ce département » a déclaré Mahmoud Dicko. Mais en réalité cette déclaration des leaders musulmans cache un véritable malaise c’est-à-dire une rivalité féroce entre eux surtout avec cette affaire d’Etat d’urgence.
En effet certains leaders musulmans voyaient cette décision du gouvernement comme une décision contre la tenue du Maouloud 2015. Et du coup ils y voient une main de leurs rivaux qui sont contre le Maouloud. Cela se traduit depuis quelques jours par la guerre des ondes dont se livrent les leaders musulmans par personnes interposées sur deux radios privées de la place.
Si rien n’est fait pour freiner cette escalade verbale entre les partisans de Mahmoud Dicko jugés comme étant des radicaux et les partisans d’Ousmane Chérif Madani Haidara considérés comme des modérés, on risque d’assister à une confrontation sanglante voire meurtrière. C’est dire qu’avec cette polémique inutile autour de la création et de sa gestion de ce département, le temps vient de donner raison à Zoumana Sacko et à Modibo Sidibé qui étaient farouchement opposés à cette création du département du culte et des affaires religieuses.
Si le Mali est considéré comme 95% de musulmans, force est de reconnaitre que cela ne se vérifie pas dans la pratique. Faites un tour dans les bars et maquis du pays ! Le comble c’est que la majorité des maisons servant de bars, de passes et de maquis appartiennent aux soi-disant musulmans. En tout état de cause les leaders musulmans doivent comprendre que le département du culte et des affaires religieuses n’a pas été crée pour la seule religion musulmane mais pour l’ensemble des religions confessionnelles reconnues par la constitution du 25 Février 1992.
Moussa Bamba