Frappée par un AVC en 2004, la grande griotte malienne a longtemps cru sa carrière achevée. Elle revient plus forte que jamais avec un nouvel album, « Renascence ».
On ne remarque rien, d’abord. Peut-être seulement une paupière qui peine à se fermer. Kandia Kouyaté rayonne dans son boubou rose et or. Et lorsque la griotte soudain, en plein entretien, se lance dans une improvisation spontanée en mêlant votre nom à son chant, on tombe sous le charme. On mesure aussi le talent, le charisme intact et les efforts qu’il a fallu à cette survivante pour retrouver sa voix.
En 2004, Kandia Kouyaté a été victime d’un accident vasculaire cérébral. Du jour au lendemain, la descendante de Balla Fasséké Kouyaté, le premier griot du mandingue, s’est retrouvée incapable de parler. En perdant sa voix, elle perdait tout. Elle qu’on surnommait La Dangereuse, qui s’imposa sur les scènes musicales d’Afrique de l’Ouest dès ses 20 ans dans les années 1980 avec des chansons d’amour (la marque de fabrique de Kita, sa ville natale, dans le sud-ouest du Mali) et de prières.
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