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Maintien de la paix au Nord du Mali: Le double jeu des troupes françaises de l’opération Barkhane
Publié le vendredi 15 janvier 2016  |  CARREFOUR
Opération
© aBamako.com par DR
Opération Serval: mission de l`armée française au Mali
11 au 12 janvier 2013 : arrivée de la compagnie du groupement terre sur l`aéroport de Bamako.




L’armée nationale du Mali a toujours su relever tous les défis de sécurité au Mali et en Afrique depuis sa création le 20 Janvier 1961. Cette donne semble être changée avec la présence des forces étrangères dans notre pays, notamment celle de la force Barkhane et de la Minusma. Notre armée républicaine ne cesse de subir impuissamment les humiliations de ces forces de maintien de la paix, qui une fois déployées sur le terrain, se sont transformées en force d’occupation. Cela est un secret de polichinelle pour tout patriote Malien car le comportement de ces forces du mal le démontre quotidiennement dans le Nord du pays. La stratégie de neutralité semble être ignorée de ces forces, notamment celle de Barkhane dont la partialité flagrante est connue et reconnue à tous les niveaux du processus de la signature de l’accord de paix inter-malien. Les déclarations et les faits inappropriés des responsables chargés de l’administration de ces forces justifient leur intention réelle.
La réalité, on le sait et on le voit, est que ces forces ne visent que leur intérêt inavoué, ceux qui s’opposeront à cela et ceux qui tenteront de dévoiler leur plan secret seront décapités sans pitié quelle que soit leur nationalité. Comme ce fut le cas des deux regrettés journalistes de RFI (radio France international) Ghislaine Dupont et Claude Verlon qui ont été enlevés avant d’être égorgés à Kidal par leur ravisseur (assassiné selon la version officielle) sous les yeux braqués de l’opération serval, actuelle force Barkhane. Pour dissuader éventuellement d’autres hommes de media qui prendraient le risque de se rendre à Kidal. La France voulait coûte que coûte réussir au Nord et elle a réussi au détriment du peuple malien. C’est ainsi que les autorités françaises et maliennes sont montées au créneau pour condamner ce crime. Et pourtant, la France, si elle avait voulu, pourrait l’éviter.
Autre fait marquant, c’est le discours prononcé par HERVE Ladsus, secrétaire adjoint chargé du maintien de la paix de l’ONU après la signature de l’accord de paix d’Alger qui dit ceci : «Je crois qu’il n’est pas exact de dire que les sanctions pourraient frapper ceux qui ne veulent pas rallier la République. Il ne s’agit pas de sanctionner ceux qui ne voudraient pas s’associer à tel ou tel processus. Ce sont ceux qui ne respectent pas le cessez-le-feu qui seront responsables reconnus de violations et bien ce sont ceux-là qui s’exposeront à des sanctions ». Ces propos prouvent le parti pris de certains responsables de premier plan de la force Barkhane.
De même que Jean Yves LE DRIAN, ministre Français de la défense, lors de son interview après la signature de l’accord du 15 Juin 2015 disait ceci : « Le Sud et le Nord ont essayé de vivre ensemble mais cela n’a pas été possible. Donc, il fallait une autre forme de gouvernance pour conforter le vivre ensemble ».
Ne soyons pas dupes sur la duplicité des autorités Françaises sur le dossier Mali. Elles sont à la manœuvre et son armée n’a jamais fait mystère sur son soutien à la CMA. Autre preuve, l’ambassadeur Français GILLES Huberson, reconnu pour son talent en renseignement, n’a pas hésité de fournir au MNLA un téléphone satellitaire de dernière génération. A l’époque, l’affaire a provoqué une brouille entre IBK et son chef d’état major particulier, le général Yamoussa CAMARA quand celui-ci a osé dévoiler ce fait.
Ensuite vient l’instauration d’une zone de tampon à 20 km de Kidal par la MINUMA sur ordre de la France, lorsque le GATIA, milice favorable à l’unité nationale du Mali, enregistrait des succès militaires sur le MNLA. A ce moment, rien n’empêchait le Gatia d’aller conquérir Kidal. Mais, à notre grand étonnement le Gatia a été stoppé à quelques kms d’Anéfis par les forces de la MINUSMA. Alors, question : ces forces étrangères sont-elles venues pour la paix ou le contraire ? Je ne saurai y répondre, mais une chose est sûre, le comportement de ces forces reste à désirer.
Ce comportement ambigu de la force Barkhane a été bien révélé par notre confrère l’Indicateur du Renouveau N° 2095 du vendredi 8 janvier 2016 dont les faits remontent au mercredi 6 janvier 2016 à Ansongo,une ville malienne proche de la frontière Nigérienne. Le Gouverneur de la 1re région militaire du pays (Gao), accompagné d’une forte délégation civile et militaire, s’est rendu dans cette ville dans le cadre des préparatifs de l’élection législative partielle. Tout juste après avoir été accueilli par ses hôtes, une attaque imminente a été annoncée. Il a fallu la bravoure et le courage d’un officier malien et ses hommes qui se sont déployés sur le terrain pour éviter le pire. Arrivés sur le terrain, ils sont tombés sur une rampe de lancement d’obus à quelques kms d’Ansongo. Ils ont désamorcé les obus dont quatre étaient dirigés sur le site de la cérémonie. Les engins explosifs désamorcés ont été remis à la hiérarchie militaire qui les a acheminés à Gao pour vérification et pour en déterminer la provenance. Ce qui est surprenant dans cette histoire, la force Barkhane à travers son responsable à Ansongo, s’en est pris à l’officier malien responsable du poste des FAMA dans cette ville. Mécontent de ce fait, le français a voulu voir l’officier Malien pour échanger, lequel échange s’est terminé par une vive altercation entre les deux militaires et a failli dégénérer en affrontement. Il lui a demandé « pourquoi et comment il a désamorcé les obus », car selon lui, l’armée malienne ne doit pas et n’a pas le droit de se déplacer ou faire des ratissages sans son accord à Ansongo. Ce qui veut dire que l’armée malienne est toujours cantonnée au théâtre des opérations. Notons aussi que les actions de la force Barkhane sont jugées ambiguës face au combat contre le terrorisme au Mali. Comment peut-on penser qu’à 10 km de Tombouctou, c’est Aqmi contre lequel cette force est présente au Mali, dicte ses lois, participe à des rencontres communautaires au vu et au vu de ces militaires Français qui réagissent peu, pour ne pas dire ne réagissent jamais face a cette situation.
Au contraire, la force Barkhane à Gao s’est attaquée au Gatia pour tuer certains de leurs éléments en lieu et place des combattants d’Aqmi. Pire, les chefs d’Aqmi qui sont tués par le Gatia se trouvent en possession de matériels des forces spéciales françaises. Lorsque les combattants du Gatia récupèrent leurs téléphones et téléphonent, ce sont des militaires Français qui répondent au bout du fil. Ces actes sont des preuves que les forces françaises sont en complicité avec toutes les catégories de rebelles au Nord du Mali, en plus des opérations de recherches minières et même d’extraction d’or à Tessalit.
Voila des exemples et des faits humiliants dont sont victimes les forces de sécurité et de défense de notre pays. Et que dire de ces dirigeants lorsqu’on les voit en train de décorer ces officiers comploteurs français contre le Mali. Comme ce fut le cas le mercredi 6 janvier 2016. Le ministre de la défense et des anciens combattants a eu à décorer le général Lalsuze de la force Barkhane de la médaille de chevalier de l’ordre national du Mali et le lieutenant-colonel Cyril chevauchet de la médaille du mérite militaire. Qu’ont-ils fait au Mali pour mériter tant d’honneur, si ce n’est que nos dirigeants sont sous la pression de la France. Il est temps que nos dirigeants ouvrent les yeux, sinon demain, ce sera trop tard. Quand cette situation prendra-t-elle fin ? Ces forces sont-elles là pour humilier les maliens et son armée ? Voila des questions que le peuple doit se poser et y répondre.

Seydou Diarra
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