Cette association Musulmane a eu cette idée, parce qu’elle a été poussée jusqu’au bout par le comportement des autorités maliennes à savoir I.B.K, son gouvernement et leurs nombreuses décisions inopportunes.
On se rappelle que depuis l’indépendance du Mali, les premiers dirigeants, de Modibo KEITA à Alpha Oumar KONARE ont fait le choix responsable et raisonné d’un état laïc et républicain. Ce choix ne voulait pas dire qu’ils ont voulu à tout prix transposer au Mali le modèle occidental. Mais, eux, ils savaient d’où ils venaient et où ils partaient.
Mais avec l’arrivée d’I.B.K au pouvoir, les rôles de l’Etat et de la religion se sont presque confondus. La raison est toute simple, car I.B.K le dit à qui veut l’entendre qu’il a été élu par les religieux.
Mais ce qu’il oublie de dire, c’est qu’il y a eu un deal entre eux. Il leur a promis de respecter à la lettre les termes de ce deal. Lors de la présentation des vœux à l’occasion de la fête de ramadan de juillet 2015, il a appelé les religieux à lui dire la vérité, sur tout ce qui ne va pas dans sa gestion de l’Etat. Il les tiendra responsables si ce n’était pas le cas. I.B.K leur a attribué une lourde responsabilité et ils l’ont compris, parce que c’était ce que les religieux cherchaient en réalité.
Des faits marquants attestent cela. Daniel TESSOGUE, le Procureur Général de la République en a eu pour son compte lorsqu’il a qualifié les termes de l’interview du Président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) dans le cadre de l’Attentat de l’Hôtel Radisson de Bamako comme étant une apologie au terrorisme. Il a été aussitôt relevé de son poste. Il n’a même pas été ni prévenu de son remplacement, ni même reçu bien plus tard par son Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, comme le recommande en de pareils circonstances la pratique républicaine.
Autre fait marquant, c’est la célébration du Maoulid 2015. Le lundi 21 décembre 2015, à deux jours des festivités du Maoulid, après que les leaders religieux et leurs fidèles aient investi des centaines de millions dans les préparatifs, I.B.K. proclame nuitamment l’Etat d’urgence, avec comme motif le risque d’attentats signalé par les autorités françaises, sans se référer aux leaders religieux.
Face à la réaction de ces derniers, les autorités ont paniqué, jusqu’aller donner une autre définition au contenu juridique du terme ‟Etat d’Urgence”.
Les deux ministres commis pour ce faire ont dit que l’Etat d’urgence est instauré pour protéger les ‟Maouloudeurs” et non l’interdire. Dans tous les cas, le Chérif Ousmane Madani HAÏDARA a proclamé haut et fort sa déception face à la gestion d’I.B.K depuis son arrivée à la tête de l’Etat.
Il faut rappeler qu’en juillet 2015, après la signature de l’Accord d’Alger pour la Paix et la Réconciliation, le GATIA a été sommé de quitter la localité de Ménaka et environs suite à leur action de déguerpissement menée contre les troupes du MNLA qui avaient occupé et terrorisé cette ville.
Pour faire comprendre au Président I.B.K qui était du même avis que la MINUSMA et qui a même haussé le ton à cet effet, le GATIA a cherché en vain à rencontrer le Président I.B.K pour lui expliquer ce qui se passait sur le terrain, surtout par rapport au comportement des troupes françaises de la MINUSMA.
C’est à ce moment que le GATIA a sollicité le guide spirituel du Mouvement Ançar dine International en la personne de Ousmane Madani HAÏDARA, un grand homme respectable sur le plan International, que ce soit en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis, en Asie ou en Chine pour faciliter cette rencontre.
Malgré cette honorabilité, I.B.K. n’a pas voulu les recevoir même au bout de 15 jours de sollicitation, prétextant que son calendrier était chargé. Humilié et toute honte bue, le Chérif, avec humilité, a encaissé cette inconsidération de la part de celui qui dit à toutes les occasions que ce sont les religieux qui l’ont élu à la Présidence de la République.
Après ces nombreux manquements au pacte qui a lié les religieux et I.B.K, le Chérif attendait une occasion exceptionnelle pour tacler I.B.K.. Cela lui a été offert sur un plateau d’argent à l’occasion de la conférence de presse du dimanche 3 janvier 2016 pour faire le bilan du Maoulid et remercier par la même occasion les 3000 gardes civils qui ont assuré la sécurité des fêtes du Maoulid.
Au cours de la dite conférence, Chérif Ousmane Madani HAÏDARA dit ‟Bani” a averti I.B.K en ces termes : « Partout où I.B.K. passe, ne dit-il pas qu’il doit son élection aux musulmans ? Comment alors pourrait-il ignorer ceux qui l’ont élu ? »
‟Si les autorités ne font pas attention, les musulmans prendront le pouvoir. Nous ferons en sorte que nul ne devienne Président de la République s’il n’est pas de nos imams ! Je jure au nom d’Allah que nous le ferons si les autorités ne font pas attention ! Pour qu’on n’en arrive pas là, respectons-nous mutuellement”.
Il ne fallait que cela pour semer la panique chez I.B.K. et tous les autres politiciens. Certains pensent que le chérif n’est pas capable d’un tel exploit politique. Mais ils se trompent énormément. En effet, en évaluant sommairement sa force de frappe, on pourra avoir en réalité les chiffres suivants : 2 millions de fidèles au Mali, 800 000 fidèles parmi les maliens de Côte d’Ivoire, 300 000 au Burkina-Faso, 40 000 fidèles en France, 3000 fidèles aux Etats-Unis, 2000 fidèles en Chine, 50 000 fidèles au Sénégal et en Guinée et 100 000 fidèles dans les autres pays d’Asie. Soit environ un potentiel d’électoral en sa faveur de 3,300 millions. Ce total ne prend pas en les sympathisants au Mali et ailleurs. Donc sur 6 millions de votes réellement exprimés, le Chérif pourra avoir 55%, score avec lequel il aura fini d’élire dès le premier tour le candidat de son choix.
On se rappelle qu’en Algérie, le Front Islamique du Salut (FIS) avait réalisé la même prouesse pendant le magistère du Président Chadli BENGEDID en rapportant à l’élection des députés plus de la majorité. Au moment où les résultats se confirmaient, il y a eu un coup de force perpétré contre le FIS sous la pression occidentale pour l’empêcher de siéger au Parlement et de remporter l’élection présidentielle. Mais l’Algérie n’est pas le Mali…
Ce sont les occidentaux qui financent notre développement. Ils sont aux aguets et ne donneront pas cette occasion aux religieux certainement.
Seydou DIARRA