Les responsables du parti du bélier blanc étaient face à la presse. C’était le jeudi dernier à l’Hôtel Massaley. Objectif: Présenter à la presse les vœux de nouvel an du parti. Les leaders du Parti pour la Renaissance (PARENA) se sont prêtés aux questions des journalistes. Sans complaisance.
Pas de sujet tabou. Dans sa déclaration liminaire, le président Tiébilé Dramé a dénoncé les exactions, ça et là, commis contre les hommes de média partout dans le monde et au Mali, citant au passage quelques cas d’agression contre les journalistes dans notre pays. Comme à l’accoutumée, le leader du PARENA a saisi l’occasion pour se prononcer sur les maux du pays. Aux dires du parti, l’état du pays coupe le sommeil à ses responsables. Il est alarmant et il ne faut s’attendre à aucune amélioration en 2016, prophétise-t-il.
Le PARENA serait-il complaisant avec le Chef de l’Etat ? Sinon comment expliquer son silence face aux propos du président de la République, affirmant lors de sa récente visite dans la région de Ségou qu’aucune fanfaronnade politicienne ne l’amènerait à se rendre à Kidal pour créer une crise, demande un journaliste.
Le PARENA, répond Tiébilé Dramé, ne peut réagir à chaque sortie ratée du président IBK, tant elles sont nombreuses ces derniers temps, fait-il remarquer. « Nous constatons que de plus en plus, le Chef de l’Etat se démarque des événements du 18 mai à Kidal. A deux occasions récentes, il s’exprime sur ce sujet et tout indique dans son langage qu’il prend ses distances vis-à-vis de ces événements douloureux ».
Après Ségou, de retour de Mauritanie, où il a pris part aux obsèques du fils du président Mohamed Ould Abdel Aziz, IBK affirme, dit Tiébilé Dramé, qu’il compatit à la douleur du président mauritanien, celui-là même qui nous a permis de sortir du « désastre de Kidal ». « Qualifier d’abord le fait d’aller à Kidal de fanfaronnade politicienne, puis de désastre, indique la volonté du président IBK de fuir ses responsabilités une fois de plus. Surtout quand on sait que quelques semaines plus tôt avant la visite de Moussa Mara, c’est IBK qui annonçait cette visite dans Jeune Afrique… Aujourd’hui on fait comme si on n’était au courant de rien. Facile», indique le président du PARENA.
Pour rappel, l’on se souvient que du 17 au 18 mai 2014, le Premier Ministre, Moussa Mara, en visite dans les régions du nord, se rend à Kidal. Il est accueilli avec beaucoup d’hostilité. Sa délégation est attaquée par les rebelles du MNLA et alliés. Des préfets et des sous préfets sont froidement assassinés. Rentré à Bamako, Moussa Mara annonce que le pays est en guerre. L’armée entre en action le 21 mai et enregistre des pertes énormes.