Bamako, 17 jan 2016 (AFP) - Le Tchadien Mahamat Saleh Annadif est arrivé à Bamako, où il a pris ses fonctions de chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), en remplacement du Tunisien Mongi Hamdi, a constaté un journaliste de l’AFP qui s’est entretenu avec lui dimanche.
"Je vais travailler avec le camp de la paix composé du gouvernement malien et des parties signataires de l’accord de paix d’Alger" entériné en 2015 par Bamako et des groupes armés qui l’ont combattu ou soutenu, a déclaré M. Annadif dans cet entretien.
M. Annadif, 59 ans, ex-ministre tchadien des Affaires étrangères qui a aussi occupé de hautes fonctions pour l’Union africaine, est arrivé vendredi dans la capitale malienne, selon la Minusma. Il a été reçu en audience samedi par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.
Nommé le 23 décembre représentant spécial du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et chef de la Minusma, il succède à Mongi Hamdi, qui était à ce poste depuis janvier 2015.
Sous le mandat de M. Hamdi, les négociations conduites à Alger ont abouti à la conclusion de l’accord de paix, signé d’abord en mai 2015 par le camp gouvernemental puis en juin 2015 par l’ex-rébellion à dominante touareg. Mais les attaques jihadistes se sont parallèlement intensifiées sur le terrain, dans le nord du pays puis, depuis 2015, vers le Centre puis le Sud.
Des groupes islamistes liés à Al-Qaïda ont contrôlé le nord du Mali de fin mars-début avril 2012 jusqu’au déclenchement, en janvier 2013 d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés. Cependant, des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
"Il faut appuyer le camp de la paix, appliquer l’accord d’Alger", a affirmé à l’AFP M. Annadif. "Nous sommes à un tournant et il faut bien le négocier pour ne pas décevoir les populations".
"Je comprends les nombreuses attentes suscitées par l’accord de paix et de réconciliation nationale, mais je suis conscient des difficultés et des défis à surmonter", a-t-il dit dans un communiqué diffusé par la Minusma.
Avec 1.151 militaires et policiers (sur un effectif total de près de 11.700 à la mi-décembre 2015), le contingent tchadien est le troisième en nombre, derrière ceux du Burkina Faso (1.742) et du Bangladesh (1.725). La Minusma est déployée depuis juillet 2013.
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