Ce jour 09 Janvier 2013, les maliens se réveillent sur le qui vive et ont du mal à croire. Les djihadistes frappent au cœur du Mali, Konna devient le théâtre d’affrontements meurtriers. Les soldats maliens cantonnés à Sevaré comprennent difficilement cet affront. Sous le commandement du colonel major Didier Dakouo, aujourd’hui général et chef d’état major adjoint des armées, l’armée malienne contre attaque. Deux jours d’intenses combats, 12 morts et 60 blessés dont 11 grièvement du coté malien. Chez les djihadistes, on dénombre une soixantaine de morts et de nombreux dégâts matériels.
Malgré de lourdes pertes enregistrées dans leur rang, après deux jours de violents combats, les djihadistes parviennent à prendre le contrôle de Kona. L’armée malienne n’avait d’autre choix que de se replier sur Sevaré la dernière ville après Konna. C’est justement à Sevaré que sont cantonnées la majeure partie des troupes maliennes. La zone est stratégique et il ne faut en aucun cas la perdre. Le colonel major Dakouo se met en ligne. Il contacte Bamako, une cellule de crise se met en place entre la Présidence, l’Etat Major et Sevaré. Le poste de commandement opérationnel de Sevaré est renforcé.
Le colonel major peut enfin rêver d’une contre attaque. Il galvanise sa troupe. Passe en revue une seconde fois. En homme averti, il s’adresse à ses hommes en ces termes : « Point de recul! Reconquérir Konna à tout prix. Pas de recul. Mourir ou réussir. En avant ! Les troupes galvanisées sont déterminées à sauver la patrie s’il le faut au prix de leur vie. L’attaque peut maintenant commencer. Mais pour cela il faut les ordres de Bamako. Le président intérimaire Dioncounda Traoré hésite de donner l’ordre de peur de subir un nouveau revers.
Si les Dihadistes prennent Sevaré, Bamako est à portée de doigt, pense le Président. Nos forces à elles seules peuvent-elles neutraliser les assaillants? Difficile d’y croire. Sur qui le Mali peut-il compter ? La France a déjà averti qu’elle n’enverrait pas de soldats au sol. Qui peut donc aider le Mali? La CEDEAO ? Les Américains ?. Le président accélère les contacts avec la France, contacte Alassane Ouattara président de la République de la Côte d’Ivoire et le président en exercice de la CEDEAO mais également le président béninois Thomas Boni Yahi président en exercice de l’UA.
Maintenant ou jamais ! Le Mali s’effondre, s’apitoie Dioncounda sur le président Français François Hollande au téléphone. La ligne rouge est franchie. Le président Français se décide et rétorque : « Vous ne serez pas seul. Nous serons à vos cotés M. le président. » Cette déclaration ne semble pas rassurer le premier responsable du Mali. Une journée de plus, c’est le chaos car le cap était sur Bamako où une grande prière à la grande mosquée de Bamako était prédite par les djihadistes.
Le Vendredi 11 janvier 2013, vendredi noir où la population était entre peur et prière sous la conduite de l’Iman Iyad Ag Agali, François Hollande ordonne contre toute attente l’intervention des troupes françaises basées au Tchad et au Burkina Faso. Les détachements militaires composés de 200 hommes d’élites débarquent et ouvrent le feu sur les ennemis du Mali, le colonel Major Dakouo peut enfin souffler. Le président Français déclare : « J’ai décidé une intervention rapide de la France parce que le Mali est en danger. L’existence du Mali est compromise, il faut arrêter vite l’avancée des agresseurs du Mali : sécuriser les zones libérées et permettre au Mali de reconquérir au plus vite l’intégrité de son territoire. Le président Malien Dioncounda Traoré peut enfin remercier le Ciel. Il venait ainsi par sa sagesse d’éviter le pire à son Pays. L’histoire et le peuple malien le retiendront. A suivre dans la prochaine parution
Pierre Poudiougo