Il est au début et à la fin de tous les discours officiels, et la société civile s’y est engagée, depuis un certain temps. Le Mali est divisée depuis belle lurette L’occupation de son septentrion par des groupes jihadistes et des narcotrafiquants, amis le feu aux poudres. Et aujourd’hui encore, le pays est dans l’impasse. Quelle solution ?
Dans ces conditions, un pays peut-il réconcilier ses enfants ? Difficilement. C’est dire qu’au Mali, la réconciliation doit être morale. Et pourtant, un peuple divisé ne peut pas construire un véritable développement. Après près d’une décennie de crise militaro-politique, religieux, ethnique, la fracture sociale est réelle et la réconciliation reste le socle d’un nouveau départ. En effet, la réconciliation entre communautés ethniques ou culturelles, est sans doute la condition majeure pour une paix durable.
Première proposition: trouver des hommes et des femmes qui osent y croire. Dans un processus de réconciliation, il y a presque toujours quelques petits groupes d’hommes et de femmes qui osent croire que la réconciliation est possible, qu’il est possible de trouver des chemins d’un vivre ensemble pacifié. Pour cela, il faut identifier les acteurs en conflit.
Dans le cas de notre pays, les acteurs sont les politiciens. Il faut les inclure tous dans le processus pour qu’il puisse réussir. Mais ce n’est pas parce que l’on est au pouvoir qu’il faut exclure l’opposition et l’empêcher de se réorganiser. La réconciliation ne peut réussir que dans un régime démocratique et non autocratique ne tolérant l’opposition que si elle est silencieuse.
L’opposition doit retrouver sa place dans le processus de réconciliation. Le peuple doit lui aussi s’exprimer sur tous les sujets qui fâchent. Les députés pourront jouer un rôle important dans cette réconciliation décentralisée. Un des chemins de la pacification passe par l’échange et la guérison des mémoires : apprendre à écouter l’histoire racontée par l’autre, écouter la façon dont l’autre raconte
sa propre histoire, apprendre à voir ou à revoir l’histoire du peuple, de la communauté, à travers les yeux de l’autre, et cela réciproquement.
Deuxième proposition: il faudra que les Maliens sachent ce qui s’est passé dans notre pays, « la Vérité, sans explication politique» c’est-à-dire la vérité. « Tourner la page ». La réconciliation ne peut être possible que quand la vérité est connue, mais selon les dictons « toute vérité n’est pas bonne à dire».
Troisième proposition: il faudra que la justice fasse son travail.
Quatrième proposition: il faudra la réparation.
Sixième proposition: il faudra que les Maliens se pardonnent les uns, les autres. Le pardon est difficile mais il est divin.
Les rôles partagés pour un Mali debout
LES HOMMES POLITIQUES
Selon un dicton de Robert Mugabe, « Si hier, je vous combattais comme ennemi, aujourd’hui vous êtes devenu un ami et un allié avec le même intérêt, la même loyauté, les mêmes droits et devoirs nationaux que moi. Si hier, vous me haïssiez, aujourd’hui vous ne pouvez pas éviter l’amour qui vous lie à moi et moi à vous. Les injustices du passé doivent être à présent pardonnées et oubliées. ». Telle doit être la devise de tous les politiciens maliens. Le président IBK par le passé nous a montré son attachement à son pays. Un homme sans rancœur qui doit faire table rase avec le passé et voir l’avenir avec
Alpha Oumar Konaré, ATT. Selon un dicton bambara, ‘’ kami ba nièmoko de ton filè’’. Et l’opposition doit toujours proposer avant de critiquer, l’opposition et majorité doivent se donner la main pour avancer ensemble pour l’intérêt du Mali, et non les intérêts personnels. Et la jeunesse doit être impliquée. Il faut un large débat public sur les individus et les communautés qui devraient être reconnus comme victimes car l’Etat est une continuité.
LES RELIGIEUX
La grande faiblesse des musulmans du Mali est sans conteste sa grande division, laquelle combine deux éléments essentiels qui s’entremêlent : les oppositions internes basées sur des différences d’interprétation de la religion, ce qui aboutit à la fragmentation de la communauté en différents courants religieux parfois antagonistes. Les partisans de Haïdara, Mohamed Seydou Coulibaly dit Faroukou, de Chouala Bayaya Haïdara, Bagadadji Moussa Traoré, et celle du Cheick Mahmoud Dicko du Haut conseil Islamique su Mali. Et celles qui ont pour fondements les incompréhensions intergénérationnelles mêlées de décalages culturels.
Comme s’ils ne n’adorent pas le même Dieu. Les religieux doivent prêchés la parole sainte de Dieu qui est soumission totale à Dieu, nous rapprocher par la parole de Dieu. Évidemment, ce n’est ni dans
les intérêts des piliers traditionnels de l’islam du Mali ni dans celui des autorités de laisser faire cela, c’est donc aux jeunes générations formées de s’imposer, et ce, par l’intelligence, la diplomatie, l’habilité politique et surtout le bon comportement.
Rappelons que ce droit à la dignité et au respect ne se quémande pas, il se prend de haute lutte. Les enjeux sont lourds et les musulmans du Mali ne pourront relever la tête que s’ils empruntent cette voie.
LA SOCIETE CIVILE
Selon moi personnellement, les femmes se soucient plus pour la paix que les hommes. Exemple : Quand il y a conflit dans un pays, elles sont les premières victimes et les enfants aussi. Un homme peut fuir en laissant son enfant derrière, mais une femme n’ira pas sans son ou ses enfants. Il y a aussi des dirigeants qui décident souvent de faire du mal. Ce sont leurs épouses qui les guident sur le droit chemin.
C’est pourquoi, un chef doit être avec son épouse. Je n’ai jamais appris que pendant les violences, qu’un homme a été violé par une femme. Alors les femmes, mon message s’adresse à vous femmes du monde en général et celles du Mali en particulier. Les femmes ont un grand rôle dans le processus de Réconciliation. Les femmes doivent «toujours parler dans l’oreille des hommes » pour qu’ils évitent tout acte de violence. Si toutes les femmes sensibilisaient leur époux et enfants, nous les hommes nous les comprendrions mieux que quiconque.
J’invite les femmes du Mali à respecter la femme à travers elles-mêmes. Que nos filles ne servent pas à animer les boîtes de nuit, qu’elles ne soient pas des moteurs à alimenter les folles ambiances excentriques et contrairement à leur religion. Si les femmes ne veillent pas sur leurs comportements, ce sont nos enfants qui perdront ici-bas et ailleurs. ».
Les medias
Les médias, donc certains Directeurs de publication sont des vautours.
Qui ne pensent qu’à leur survie, sans se soucier de l’opinion publique. Avec des fausses informations, la presse écrite est devenue un sauve qui peut, avec tellement d’organes de presse au Mali. Le Mali a besoin d’une presse citoyenne, à la fois responsable, libre, engagée, cultivée et bien formée. Pour passer des informations crédibles, ce dont le Mali a besoin pour réussir sa réconciliation.
Nouhoum Traoré
Source: La Nouvelle Patrie