PARIS - L`ONG Action contre la faim (ACF) a annoncé jeudi la reprise de ses programmes dans la région de Gao, dans le nord du Mali, qu`elle avait suspendus mardi "pour raisons de sécurité" à la suite de l`offensive franco-malienne visant à déloger les islamistes qui contrôlaient la zone.
Dans un communiqué, ACF souligne également un "risque de pénurie d`eau et d`aliments". 64% de la population malienne vit sous le seuil de pauvreté, classant le pays à la 175e place sur 182 de l`indice de développement.
"Avec plus de 15% des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aigüe dans la région de Gao (soit près de 20.000 enfants), il est fondamental pour ACF de rétablir au plus vite un accès plein et entier au traitement de la malnutrition", explique l`ONG.
Le nord du Mali, composé des régions de Tombouctou, Gao et Kidal, est
devenu en 2012 un sanctuaire pour des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui l`occupaient totalement, de même qu`une partie de la région de Mopti (centre), jusqu`au déclenchement la semaine dernière d`une offensive franco-malienne pour les repousser.
Dans la région de Gao, ACF est "en train d`évaluer la possibilité de
reprendre également (ses) activités nutritionnelles mobiles dans les zones rurales".
A cause des combats, ses équipes sont "extrêmement inquiètes des
perturbations, voire de la fermeture des voies commerciales permettant
l`approvisionnement en denrées alimentaires" du nord.
A Gao notamment, le ravitaillement se fait essentiellement à partir de
l`Algérie, l`argent liquide manque, et les stocks de carburant ont été
détruits, compliquant l`approvisionnement en eau - "les populations de Gao auraient commencé à effectuer des réserves d`eau", croit savoir ACF - et en nourriture - "Le risque de pénurie alimentaire est aujourd`hui sur toutes les lèvres à Gao. Les habitants sont extrêmement inquiets", selon l`ONG.
Se pose également la question des populations déplacées par les violences. 600.000 personnes vivaient là avant la crise, "impossible de savoir avec certitude combien ils sont" aujourd`hui, déplore ACF.
Mardi, Oxfam évoquait 30.000 personnes "déplacées du fait des combats".