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Les Occidentaux inquiets après l`assaut algérien contre les preneurs d`otages
Publié le jeudi 17 janvier 2013  |  AFP




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ALGER - Plusieurs puissances occidentales dont des ressortissants ont été pris en otage par des jihadistes sur un site gazier dans le désert du Sahara ont exprimé jeudi soir leur préoccupation après l'assaut lancé par l'armée algérienne qui aurait fait de nombreux morts.

Aucun bilan officiel n'a été fourni, le ministre algérien de la Communication Mohamed Said se contentant de faire état d'un "nombre important d'otages libérés et malheureusement quelques morts et blessés". Alger avait auparavant déclaré que "l'opération se poursuivait".

Mais les capitales occidentales ne cachaient pas leur inquiètude sur l'issue dramatique de ce qui a été présenté par les preneurs d'otages comme les premières représailles à l'intervention française au Mali lancée le 11 janvier.

Le président Hollande a noté jeudi soir que la crise "semblait se dénouer dans des conditions dramatiques".

La Maison Blanche a dit "essayer obtenir des éclaircissements" du gouvernement algérien tandis que le Japon a émis "une ferme protestation" et demandé à Alger de "cesser immédiatement" son opération militaire.

Le Premier ministre britannique David Cameron, qui a regretté de ne pas avoir été informé à l'avance, a reporté un important discours sur l'Europe prévu vendredi en raison de la prise d'otages.

L'intervention de l'armée sur le site d'In Amenas a permis la libération de 600 Algériens ainsi que d'un Français, de deux Britanniques et d'un Kényan, selon l'agence de presse algérienne APS.

Mais un porte-parole des islamistes a déclaré que l'opération avait aussi fait une cinquantaine de morts, 34 d'otages et 15 ravisseurs.

"Des avions de combat et des unités au sol ont entamé une tentative de prendre de force le complexe", a-t-il ajouté à l'agence mauritanienne ANI, menaçant de "tuer tous les otages" survivants, dont sept étrangers, si les forces algériennes pénétraient dans le complexe géant où les preneurs d'otages sont retranchés depuis mercredi avec leurs prisonniers.

Il a précisé que trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique avaient survécu à l'assaut lancé pour empêcher un déplacement d'une partie des otages.

Plus de 24 heures après l'attaque des jihadistes liés à Al-Qaida, le nombre exact comme la nationalité des otages restaient imprécis. Outre les très nombreux travailleurs algériens, il y aurait eu plus d'une quarantaine d'Occidentaux, dont sept Américains, deux Britanniques, des Japonais, un Irlandais, un Norvégien et un nombre indéterminé de Français.

Une trentaine d'Algériens ont réussi à s'échapper du site d'In Amenas, exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l'algérien Sonatrach, ont annoncé jeudi les autorités locales. D'autres Algériens avaient été libérés la veille par petits groupes.

Dublin a annoncé jeudi qu'un Irlandais était sain et sauf. Quinze étrangers, dont un couple de Français, selon la chaîne privée algérienne Ennahar, ont réussi à fuir le complexe situé à 1.300 kilomètres au sud-est d'Alger, près de la frontière libyenne.

Parmi les premières mesures provoquées par la crise, BP a annoncé jeudi qu'il était en train d'évacuer "un groupe de travailleurs non-essentiels" d'Algérie.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a demandé aux ambassades et aux entreprises américaines au Maghreb et en Afrique du Nord de revoir leurs dispositifs de sécurité.

"Mister Marlboro"

Alger avait exclu toute négociation avec les ravisseurs, qui ont assuré réagir "à la croisade menée par les forces françaises au Mali". Un Britannique et un Algérien ont été tués mercredi dans l'attaque du site.

Les ravisseurs se présentent comme les "Signataires par le sang", nom de la katiba (unité combattante) de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, surnommé "le Borgne", ou encore "Mister Marlboro" pour ses supposés trafics de cigarettes, récemment destitué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Une opération aussi complexe a de toute évidence été montée de longue date, bien avant l'intervention française au Mali, même si elle est présentée comme la première action de représailles à cet engagement, selon des experts.

Sur le terrain, un nouvel accrochage a opposé dans la nuit des soldats français et maliens à des islamistes armés près de Konna (centre). La prise de la ville le 10 janvier par les jihadistes avait provoqué les premières frappes aériennes françaises, préludes à un engagement au sol.

Par ailleurs, plusieurs quartiers de Diabali (ouest), où des combats auraient opposé mercredi des membres des forces spéciales françaises à des islamistes, restaient encore aux mains des jihadistes, selon une source sécuritaire malienne.

Diabali - 400 km au nord de Bamako - a été prise lundi par les islamistes, qui y seraient dirigés par l'Algérien Abou Zeid, un des chefs d'Aqmi.

A Bamako, 40 soldats togolais sont arrivés jeudi, premiers éléments de la force armée ouest-africaine qui doit chasser les islamistes armés qui occupent une grande partie du Mali depuis neuf mois.

Ils devaient être rejoints dans la journée par des Nigérians de la force d'intervention ouest-africaine, la Misma, dont 2.000 soldats sur un total à terme de 3.300 doivent être déployés d'ici le 26 janvier à Bamako.

Deux cents hommes des forces spéciales tchadiennes, sur les 2.000 hommes promis par N'Djamena en plus de la Misma, ont gagné Niamey, avant de gagner le Mali.

Du côté européen, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a estimé jeudi "tout à fait possible"' que des pays de l'UE puissent "mettre à disposition des soldats" alors que jusqu'à présent la France n'a reçu de ses partenaires européen qu'un appui logistique.

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