Profitant de sa traditionnelle présentation de vœux à la presse, le président du Cnid/Fyt, Me Mountaga Tall, a réglé lundi des comptes à ceux qui critiquent le régime sur la mise en œuvre de l’accord. “L’accord et les attentats ne doivent en aucun cas être un fonds de commerce politique“, tonnera-t-il.
C’est le 2e vice-président de la Maison de la presse, Alexis Kalambry, qui a présenté les vœux de la corporation au parti Cnid/Fyt. Pour M. Kalambry, c’est une tradition instaurée par le parti et il est le premier parti à se prêter à cet exercice. “Nous n’avons rien à reprocher au Cnid qui a toujours respecté la corporation. Merci pour la constance et le respect”, a-t-il déclaré.
En retour, le patron du Congrès national d’initiatives démocratiques (Cnid/Fyt), Me Mountaga Tall, a réitéré son engagement à soutenir le combat de la presse. “Le Cnid/Fyt est pour toutes les politiques et initiatives tendant à renforcer la liberté de la presse. Mon parti réaffirme son attachement à la dépénalisation des délits de presse”, a annoncé Me Tall. Et de saluer la création de la Haute autorité de la communication (Hac) et de l’Ecole supérieure de journalisme.
Dans ses échanges avec la presse, le président du Cnid/Fyt a touché du doigt tous les sujets de préoccupation nationale et internationale comme les attaques terroristes, le drame de Mina, Ebola ; entre autres. Me Tall fera remarqué qu’aujourd’hui, les Forces de défense et de sécurité du Mali, quasi-inexistantes il y a seulement quelques années, montent progressivement en puissance.
Les préalables de l’accord
“Il est heureux de constater que ceux qui étaient les plus réservés, voire les plus opposés à cet accord soient ceux qui en demandent aujourd’hui l’application”, a lancé Me Tall. Et d’annoncer que l’application diligente et de bonne foi de l’accord est une question d’honneur et une priorité pour le gouvernement. Mais, expliquera-t-il, personne n’a jamais soutenu que la mise œuvre de l’accord de paix serait une promenade de santé.
Le président du parti du Soleil levant a fait cas des actions menées en son sein pour l’appropriation de l’accord par les Maliens. En témoigne, selon lui, les conférences régionales organisées à l’intérieur sur les thèmes “paix, sécurité, réconciliation nationale et cohésion sociale”.
Me Mountaga Tall s’est ensuite réjoui de l’effectivité des principales structures que prévoient l’accord et des instruments financiers qui ont été mis en place par le gouvernement. Pour la concrétisation de l’accord, on peut déduire de la réflexion de Me Tall que le gouvernement travaille activement sur la révision constitutionnelle.
Plus loin l’avocat lancera de piques : “L’accord de paix et les attentats terroristes ne doivent en aucun cas être un fonds de commercer politique et aucune course à quelque leadership ou notoriété, ne doit conduire à des déclarations hasardeuses ou à des postures médiatiques inconsidérées”.
Interrogé sur le rôle que doit jouer la Mission onusienne au Mal, le président du Cnid/Fyt a tranché : “La Minusma ne peut pas se substituer aux Forces de défense nationales. Et le gouvernement a explicité sa position en demandant le plan de retrait lors de la dernière réunion du conseil de sécurité”, soulignera-t-il.
Et d’enfoncer : “Personne ne pourrait tirer de dividende personnelle en se démarquant de l’union sacrée. Attaquer le gouvernement ou les Forces de défense et de sécurité en une telle circonstance ou trouver des justifications à la terreur constitue de graves crimes contre la nation elle-même”.
Se prononçant sur la place des religieux sur la scène publique, Me Tall dira qu’ils ne sont pas des citoyens à part et ce que sont les Maliens qui décideront de qui deviendra président du pays.
Me Mountaga Tall a dit n’avoir pas d’appréhension sur la question du remaniement ministériel, car ce sont des prérogatives qui reviennent au président de la République.
Alpha Mahamane Cissé