La guerre de libération du Mali engagée par la vaillante armée malienne pour redorer son blason et laver son honneur bafoué à Aghél-Hoc doit être néanmoins gagnée par la France.
La France, ancienne puissance colonisatrice, agent financier de toutes les économies en déliquescence des anciennes colonies, Etat parrain avisé des élites dirigeantes exerçant des pouvoirs corrompus au Mali, acceptables au Sénégal, sanguinaires au Burkina, au Tchad, en Centrafrique et aux deux Congo, des pouvoirs illégitimes au Gabon, au Togo, en Guinée et en Côte d’Ivoire, moribonds au Bénin et au Niger, ne doit pas s’engager dans une guerre dans cet espace géographique sans être sûre de la gagner haut la main, proprement s’il le faut et sans contestation possible. Mais la France du Présent Normal Hollande se veut pudique, transparente, juste et ….normale quoi.
Cette France-là voulait inaugurer une ère nouvelle de liberté, d’indépendance, de non alignement, de promotion de l’autodétermination des peuples invités à disposer d’eux-mêmes. Cette France-là est à l’image de son Président Normal parce que formaté aux idéaux de respect, de paix, de considération, qui bannit la violence et la guerre. Un Président humain, honnête et sincère qui avait fait du retour des soldats envoyés en Afghanistan, un point d’honneur et de principe. Ce Président qui se veut normal parce que juste avait tenu à féliciter le Sénégal et à l’encourager pour ses efforts et réussites en matière de démocratie et des libertés, mais n’a pas hésité à rappeler à l’ordre et à se fâcher contre le Président Kabila pour sa frilosité démocratique et son peu d’attachement aux droits humains.
A ce Président juste, les terroristes, non contents de détenir six de ses compatriotes en otage, ont commis la maladresse supposée de le provoquer en essayant, nous dit-on, d’occuper le 1/3 restant du territoire malien. Alors le Président Hollande a dû s’asseoir sur ses principes et croyances plusieurs fois réaffirmés, pour se faire respecter tout en secourant un Etat et un peuple en détresse, surtout que c’est le Président de cet Etat malien, en l’occurrence M. Dioncounda Traoré qui l’a appelé officiellement en aide.
Non seulement il a les arguments moraux et de droit pour justifier « sa guerre », mais il a l’occasion de donner une fessée inoubliable aux terroristes qui l’ont défié sans raison. Mais le Président Normal cherche à faire d’une pierre incandescente entre ses mains blanches et douces plusieurs coups de maître en corrigeant les terroristes, en faisant faire et gagner la guerre par ses militaires tout en déplorant le moins de pertes humaines dans leurs rangs et chez les populations civiles, les dissimuler formellement le cas échéant. Cela suppose donc des combats loin des caméras et des micros des journalistes qui s’époumonent à parler, depuis le début et à travers les médias internationaux, d’une guerre dont ils ne savent rien et autour de laquelle les officiers maliens sont tenus de ne pas communiquer s’ils veulent sauver leur peau. Même le déploiement des forces africaines sera retardé en vue d’un tri minutieux des profils des combattants pour éviter des fuites à partir du front. L’essentiel pour l’écrasante majorité des maliens qui applaudissent de soulagement et d’espoir étant de libèrer leurs territoires trop longtemps occupés par des voyous et des criminels. Cette guerre est tellement juste et populaire qu’elle peut être menée à huis clos.