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Amadou Tembely, président CREM : « La France n’était pas obligée de nous aider »
Publié le vendredi 18 janvier 2013  |  L'enquêteur


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© Autre presse par DR
Gestion post libération du nord du Mali : Le CREM ouvre les débats pour mettre un terme à cette crise cyclique


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La France n’est pas indifférente face à la crise que connait notre pays, le Mali. Si d’aucuns pensent qu’elle ne fait que son devoir pour tout ce que nos grands parents ont fait pour sa libération lors de la deuxième guerre mondiale, le président du Cercle de réflexion et d’échanges du Maliden koura (CREM), Amadou Tembely, estime plutôt que la France n’était pas obligée d’aider le Mali. Il explique que l’intervention française est plus qu’une chance pour les maliens. Lisez notre entretien.

Monsieur le président, depuis bientôt une semaine les forces françaises mènent des opérations aux côtés de l’armée malienne dans la reconquête des régions nord. Vous ne trouvez pas cela honteux ?

Tembely : Non, ce n’est pas une honte pour notre armée. Pourquoi ? Parce-que, notre armée était entrain de se préparer pour essayer d’affronter ces rebelles de tous genres. Mais c’était compliqué. Il a fallu une demande du président de la République à notre amie et ancienne colonisatrice, la France, pour que le président Hollande réponde favorablement à notre demande. Et cela est une très bonne chose d’autant plus que notre armée manquait d’armements fiables. Je me rappelle encore des propos de l’ancien président déchu, ATT, après la chute de Kadhafi en Libye, qui disait qu’au nord Mali il y avait des armes qui n’existent nulle part en Afrique. C’était pour vous dire quel arsenal ces bandits « jiyadistes » avaient à disposition. Je ne vais pas faire son avocat, notre armée était apparemment en manque d’armements, de matériels adéquats pour faire face à cette rébellion. Ces rebelles ont des armes très sophistiquées et ont l’habitude de la guerre. Il fallait vraiment à la porte du soudan (le sud du Mali), mettre un coup d’arrêt à leur avancée. Avec les manifestations et autres marches à Bamako, c’était compliqué pour faire face à tout ça. Ce qui fait que je salue très fort la présence des forces françaises auprès de l’armée malienne. En somme, je dirai que c’est une chance pour nous. Merci Hollande.

Mon président, est-ce-que la France n’est-elle pas entrain de jouer son rôle, pour qui sait tout ce que nos grands parents ont enduré pour sa libération ? C’est-à-dire si elle n’est pas entrain de rendre la monnaie de la pièce reçue.

Tembely : Non, je ne comprends pas le geste de cette façon. Le passé c’est le passé. On est au présent, il faut gérer les choses comme cela se doit. Avec nos grands parents, c’était la colonisation. Ce qui n’est plus le cas. Les accords se font entre les nations, ce n’est plus une imposition. Donc, même la France agit dans le cadre des décisions prises par le conseil de sécurité des nations unies. Un peu par anticipation, peut être. Mais quand même il le fallait pour sauver les meubles. Parce-que, ils étaient à la porte du sud du Mali. La France est arrivée à temps et il ya d’autres forces de la CEDEAO, qui vont suivre sou peu. Comme je l’ai toujours dit, c’est une chance pour le Mali. Sinon, la France pouvait ne pas réagir. Car, elle n’était pas obligée.

Au rythme où vont les choses monsieur le président, la libération serait pour bientôt. Alors, après cette libération, qu’est ce que vous suggérez urgemment aux autorités ?

Tembely : Cette fois-ci, c’est du sérieux, du vrai sérieux. Donc, dans ce cas tout va passer d’abord au labo. Et là, il y’aura de la précision. Et, il faut savoir s’en tenir à cela.

Parlons-en maintenant son sort quand tout rentrera dans l’ordre ? Ou bien va-t-elle toujours continuer d’exister ? ant de votre association qu’est le CREM. Elle a été créée après les événements du 22 mars. Quel sera

Tembély : Le CREM (le cercle de réflexion et d’échanges Maliden Koura) n’ira nulle part. Tant que le Mali va exister, le CREM aussi existera. Il est un ensemble de maliens animés de paix, de loyauté, de justice et de développement. Donc, on ne va plus rester à côté de la vie publique. On ne va pas seulement s’intéresser, mais plutôt, on va y participer. Pourquoi ça été créé au lendemain des événements du 22 mars ? Parce-que, tout simplement on était surpris, honteux, car on ne pouvait pas tomber plus bas. On n’était pas au courant de ce qui se passait réellement dans notre pays. Ce qui n’était pas évident. C’est ce vide qui était là et qu’il fallait combler. On va être présent d’une manière ou d’une autre.

Et pour conclure mon président, que diriez-vous ?

Tembély : Je demande à tous les maliens en cette période très difficile pour notre pays de s’unir comme un seul homme afin d’affronter l’ennemi d’en face. Vraiment, je suis apaisé et flatté de constater tout l’intérêt que la France accorde à notre pays en nous venant en aide. Sans elle, je ne saurai comment décrire la situation aujourd’hui. Les troupes françaises ont des armes pour contrecarrer quand même cette rébellion. Elles ont aussi des ressources pour cela. Elles se battent à côté de notre armée, c’est une très bonne chose. Nous ne pouvons que les remercier et les féliciter

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