PARIS - Marine Le Pen, présidente du FN, a jugé vendredi que les dirigeants français avaient "une lourde responsabilité" dans
l`armement d`islamistes au Sahel.
Sur France Info, l`ex-candidate à l`Elysée a assuré que la présence
d`"armes lourdes entre leurs mains est en grande partie à cause de la France".
"L`armée française est en train de réparer au Mali les conséquences des fautes politiques et géostratégiques majeures de nos dirigeants, tant sous le règne de Nicolas Sarkozy que de François Hollande", a poursuivi l`eurodéputée.
"L`UMP et le PS étaient d`accord pour mener la guerre en Libye, la mener également en Syrie. Ces guerres ont consisté à aider et armer les islamistes qui aujourd`hui, sont au nord Mali et contre lesquels nous menons une guerre à fronts renversés", a insisté Mme Le Pen.
"Les politiques ne pourront pas s`exonérer de leurs responsabilités", selon elle. "L`Europe devra, elle aussi, faire son mea culpa, puisqu`elle porte, elle aussi, une lourde responsabilité dans la situation actuelle".
"Je condamne fermement le refus par le président de la République François Hollande, avec ordre donné au gouvernement ne ne pas parler d`islamistes. Il se contente de parler de terroristes", a accusé la responsable d`extrême droite. "Quand on refuse de mettre des mots sur des maux, c`est extrêmement révélateur de l`incapacité du gouvernement à prendre la mesure des risques qui sont ceux de la France".
L`hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné a affirmé qu`il est interdit aux ministres de parler de "combattants islamistes" au profit du mot "terroristes".
"Nous sommes en guerre contre le terrorisme islamiste et si on ne veut pas voir ça, on ne saura pas contre qui on se bat", selon la présidente frontiste.
"La Tunisie, la Libye, la Syrie étaient des régimes probablement
critiquables dans leur fonctionnement, mais des régimes laïques qui
contribuaient à contenir la menace islamiste", a-t-elle encore argumenté.
Mme Le Pen a mis en cause le Qatar, "pays qui a armé tous les islamistes du monde, en toutes circonstances", "Doha est devenue la capitale de villégiature des élites françaises, on lui a ouvert les portes de nos industries stratégiques". "Le Front national a été le seul, pendant des mois, à tirer la sonnette d`alarme", a-t-elle assuré.