ALGER - Un journal algérien a estimé que les autorités avaient échoué dans la lutte contre le "terrorisme" après la prise d'otage sanglante sur un site gazier, au sujet de laquelle un mutisme officiel régnait vendredi matin.
Le journal al-Khabar a affirmé dans un éditorial que le déroulement de l'assaut donné par l'armée contre le commando jeudi montre "que ce sont les groupes terroristes qui ont acquis de l'expérience sur le terrain" et non pas les autorités bien qu'elles "prétendent avoir acquis une expérience dans la lutte anti-terroriste".
"Les autorités politiques et sécuritaires ont échoué à mettre fin au terrorisme", ajoute le journal.
Selon lui, la prise d'otage sur le site gazier d'In Aménas, démontre "qu'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pourrait frapper en Algérie à chaque fois qu'il en aura l'occasion".
Le mutisme officiel le plus total régnait vendredi matin à Alger sur les suites de l'assaut lancé par les forces spéciales algériennes contre les islamistes auteurs de la prise d'otages, dont une quarantaine d'étrangers.
Le ministre de la Communication Mohamed Said avait annoncé jeudi soir que
l'opération de l'armée avait permis de "libérer jusqu'à présent plusieurs
otages nationaux et étrangers", sans fournir de chiffres. Il s'était contenté
de faire état d'un "nombre important d'otages libérés et malheureusement
quelques morts et blessés".
Mais un porte-parole des islamistes a déclaré que l'opération avait aussi
fait une cinquantaine de morts, 34 d'otages et 15 ravisseurs.
Le quotidien arabophone Echorouk a fait état vendredi du premier mort
algérien de l'attaque lancée mercredi à l'aube par un groupe d'islamistes
rattachés à Mokhtar Belmokhtar, un fondateur d'Aqmi.
Il s'agit du gardien du portail de ce site "abattu d'une balle dans la tête
pour avoir refusé d'ouvrir l'accès" au convoi islamiste mercredi à l'aube,
selon le journal citant le frère de la victime.