Il ne cessera jamais de me donner raison, mon cousin adoré, puisqu’il a le don et le talent de choses encore insoupçonnées chez nombre de dignitaires de son rang. Je vous avais dit, la semaine passée, comment la colère de mon cousin pouvait crever la stratosphère pour redescendre sur terre la seconde d’après. Par ailleurs, disais-je ne m’attendre à aucune sanction à l’égard des ministres fautifs de la part de mon cousin. Il a agi, le résultat, vous le connaissez tous : deux «grosses pointures» ont quitté le gouvernement.
Pour ainsi dire, cette sanction ne vaut pas un pet de lapin. Je peux vous le dire : mon cousin en veut personnellement à ces deux ministres… D’autant qu’il a toujours agi comme un colérique. Je ne soutiens personne, mais je crois plus à la thèse d’un coup de tête, pour justifier le réajustement ministériel, qu’à celle d’un rendement à puissance nulle des ministres débarqués. Parce que mon cousin est un colérique.
Je me suis amusé à documenter mon argumentaire sur un sujet colérique. Vous allez être étonnés : «Le colérique exprime ce qu’il veut, ce qu’il pense, ressent, tout en respectant ce que l’autre pense, veut et ressent. A contrario, un profil colérique dit ce qu’il conçoit, ce qu’il éprouve et ce qu’il exige sans jamais tenir compte des sentiments ou des vœux d’autrui». Il ne peut se contrôler, sur le moment (pendant une crise de colère), car son ressenti est intenable. Il reproduit un schéma central bien curieux : «Le monde devrait fonctionner comme j’ai envie qu’il fonctionne !!!»
Comme règle générale, le colérique attribue toujours aux autres la responsabilité de ce qui «nous arrive». Et dans le monde du colérique, rien ne doit heurter sa demande, «sa» réalité. Les «lois» du colérique ne tiennent pas compte de la réalité humaine, c’est en cela qu’elles sont irrationnelles. Là, je reconnais bien mon cousin adoré. Et vous ?
Issiaka SISSOKO