Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article
Editorial

Entre nous : L’espérance de vie de Modibo III
Publié le mercredi 20 janvier 2016  |  Le challenger
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  




Le gouvernement Modibo Kéïta III a été rendu public le 15 janvier 2016, après plusieurs jours d’attente. La colère noire du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, lors du Conseil des ministres du 06 janvier dernier, qui veut avoir des résultats comme rapportée par certaines indiscrétions, tranche avec la profondeur du changement intervenu se traduisant par trois départs et quatre arrivées.

Si le Chef de l’Etat ouvre de plus en plus le gouvernement aux partis alliés comme le témoigne l’entrée de Konimba Sidibé au gouvernement, il faut reconnaître que ce n’est pas encore la grande ouverture devant inclure les groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation. Cette question devra être le principal centre d’attraction du Chef du gouvernement dans les six mois à venir.

La sortie de deux poids lourds, présentés comme ceux qui mettaient à mal l’autorité du Chef du gouvernement, fait dire à de nombreux observateurs que l’espérance de vie du gouvernement Modibo Kéïta III sera de courte durée. Certains avancent même une période de six mois, au bout de laquelle le locataire de la Primature retournera à la maison pour mieux profiter de sa retraite.



Il est tôt de conclure que la sortie du Dr Bocary Tréta et de Mamadou Igor Diarra permettra de conforter l’autorité de Modibo Kéïta qui a résisté au vent de la déstabilisation grâce au soutien du Chef de l’Etat. Toujours est-il que ce sont les actions du Président de la République qui confortent ou effritent l’autorité du Chef du gouvernement.

Avec la mise à l’écart de Tréta, le risque pour Modibo Kéïta est de voir multiplier les actions de sabotage du travail gouvernemental venant du parti du Chef de l’Etat. On ne sait pas quelle forme prendra la guérilla interne que les caciques du RPM livrent, de manière à peine voilée, à leur camarade Ibrahim dans le but ultime de lui en imposer. Si elle se produisait, une telle éventualité aura des conséquences fâcheuses sur la conduite des affaires publiques dont les animateurs ont besoin de sérénité pour se consacrer à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.

En un an d’existence, le gouvernement de Modibo Kéïta a connu deux réaménagements techniques. Cela traduit une certaine instabilité au sein de l’équipe gouvernementale. Ce qui a des répercussions négatives sur la bonne marche de l’action gouvernementale. A chaque réaménagement technique, on assiste à la création de nouveaux départements. L’éclatement du ministère du développement rural en deux entités ainsi que la disparition du ministère de la coopération internationale et de l’intégration africaine posent un problème sérieux de structuration et de programmation qui ne devrait pas exister dans le contexte actuel. Il faut sortir des tâtonnements et des hésitations pour engager de grandes réformes dans la droite ligne du changement souhaité par le peuple. Les populations angoissées ont besoin d’être rassurées par des initiatives qui leur redonnent espoir dans un contexte national, sous-régional, régional et international, caractérisé par l’incertitude et l’inquiétude.

Chiaka Doumbia
Commentaires