CAHORS - L'épouse de Daniel Larribe, l'un des otages français retenus au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique, a exprimé vendredi à Cahors "l'angoisse sans nom" des familles quant aux conséquences possibles de l'intervention militaire française au Mali pour les leurs.
Daniel Larribe, Thierry Dol, Marc Ferret et Pierre Legrand, enlevés il y a plus de deux ans au Niger, "sont toujours retenus dans les étendues désertiques du nord-Mali et les évènements actuels nous laissent dans une détresse et une angoisse sans nom, indéfinissable", a dit cette femme fluette de 64 ans au regard clair, elle-même capturée et libérée après plus de cinq
mois de captivité.
Françoise Larribe ne veut pas se prononcer sur le bien-fondé de l'intervention française au Mali.
Mais "comment ne pas pas imaginer ce que doit être leur solitude, leur désespérance et leur souffrance", a-t-elle ajouté, en proie à la douleur d'avoir été "rendue à (ses) filles, mais en laissant Daniel là-bas, de l'autre côté".
Françoise Larribe était venue à Cahors participer à la mise en place sur la façade du conseil général du Lot d'une banderole de soutien aux otages. Daniel
Larribe est en effet né et a grandi à Saint-Céré, une petite commune du
département.
Auprès de la presse, Françoise Larribe a refusé tout commentaire sur la
légitimité des opérations militaires françaises au Mali.
"Mes préoccupations, c'est le retour de nos otages, de nos proches",
a-t-elle dit.
Avec le temps qui passe, l'angoisse devient de plus en plus difficile à
supporter, a-t-elle dit; si, jusqu'à récemment, on pouvait croire que les
autorités françaises étaient en contact avec les ravisseurs, comment savoir
"actuellement, avec le maelström qui se passe dans la région".
Daniel Larribe, Thierry Dol, Marc Ferret et Pierre Legrand, collaborateurs
du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, ont été
enlevés le 16 septembre 2010 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sur le
site d'extraction d'uranium d'Arlit (nord du Niger). Françoise Larribe,
malade, un Togolais et un Malgache également capturés ont été libérés le 24
février 2011.
Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius qui a reçu leurs
familles le 3 janvier leur a affirmé qu'ils étaient "vivants et en bonne
santé", malgré des conditions de détention "très dures".