Ouagadougou, - Le président tchadien Idriss Déby Itno a affirmé que le "terrorisme était pire qu'Ebola" lors d'une visite de solidarité à Ouagadougou, victime d'une attaque jihadiste qui a fait 30 morts, soulignant son impact sur le développement et la pauvreté.
"Le terrorisme c'est comme une épidémie pire qu'Ebola, pire que n'importe quelle maladie", a déclaré le dirigeant tchadien.
Le Tchad est un pivot de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram en Afrique sub-saharienne, et abrite également l'état-major de l'opération française Barkhane qui lutte contre les groupes jihadistes au Sahel.
"Cette attaque, comme celles qu'on a connues dans les pays du Sahel, n'entameront en rien notre volonté ferme de combattre par tous les moyens le terrorisme", a martelé le président tchadien après avoir visité les lieux de l'attaque, accompagné de son homologue burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.
"Je viens de visiter cet espace qui a été l'espace d'horreur qui a fait 30 morts de différentes nationalités et des dizaines de blessés. (...) Des innocents ont été abattus par des illuminés, ceci est inacceptable", a-t-il
commenté.
Il a aussi souligné l'impact économique de ces attaques: "Vous ne pouvez pas en même temps, avec les maigres moyens dont nous disposons au niveau de cette région, combattre le terrorisme et aussi penser au développement, penser à l'embauche des jeunes, créer de l'emploi. C'est impossible".
"C'est toute une stratégie de lutte contre la pauvreté dans la sous-région qui est remise en cause par le terrorisme. Le chômage dans cette région est un vivier pour recruter des nébuleuses qui peuvent faire très mal", a-t-il estimé.
M. Déby a annoncé qu'il convoquerait un sommet des chefs d'Etat du G5 Sahel (Burkina, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad, plus la France en matière de lutte contre le terrorisme), en marge du prochain sommet de l'Union africaine (UA) fin janvier à Addis-Abeba.
"Le Mali, le Tchad étaient déjà victimes, maintenant c'est le Burkina. Pratiquement tous les pays du G5 sont touchés. J'ai proposé au président Roch Kaboré -j'en parlerai aussi aux autres chefs d'Etat membres- de nous retrouver en marge du sommet de l'UA et voir qu'est-ce que nous pourrons faire ensemble pour faire face au terrorisme dans le Sahel", a-t-il avancé.
roh/fra