L’Union Pour la République n’est pas allée par quatre chemins pour exprimer sa déception et sa colère sur le Décret n°2016-0022 / P-RM du 15 janvier 2016 portant nomination des membres du Gouvernement, tout en affichant sa satisfaction pour l’éviction de certains, comme Dr Bokary Tréta, contre lesquels d’éventuelles poursuites seront engagées.
Dans ledit communiqué, l’URD qui a pris acte de la formation du nouveau Gouvernement, a constaté que les espoirs suscités par l'annonce du remaniement ont été une fois de plus déçus dans la mesure où le changement en profondeur tant attendu et annoncé a laissé place à un simple réaménagement.
« Loin de répondre aux aspirations légitimes du peuple malien, ce réaménagement a consisté à augmenter inopportunément le nombre des départements ministériels », peut-on lire entre les lignes du communiqué. Le peuple vient une fois encore de recevoir un énième camouflet dont les victimaires ne feront que savourer de bon vin. La question commence à surchauffer les esprits et beaucoup de compatriotes ne reconnaissent plus le « kankélé tigui » d’hier, qui, une fois à Koulouba, a montré son vrai visage.
L’une des grandes déceptions de ce remaniement est la discrimination positive dans laquelle ne cesse de s’ancrer le pouvoir à l’égard des femmes, malgré que des textes sont votés par l’hémicycle en faveur de la promotion des femmes aux postes nominatifs et électifs. Ce que le parti de la poignée de mains a dénoncé en ces termes : « L’URD déplore une fois de plus la marginalisation des femmes et la violation de l'article 1er de la loi n°052 du 18 décembre 2015 portant mesures de promotion du genre dans les fonctions nominatives et électives ». « A l'occasion des nominations dans les institutions de la république ou dans les différentes catégories des services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision, la proportion des personnes de l’un ou de l’autre sexe ne peut pas être inférieure à 30%. » devient alors un décret utopique. Les femmes ne doivent plus garder espoir en ce régime qui évolue en decrescendo et qui une fois de plus vient de leur jeter la poudre aux yeux, leur faisant savoir ainsi que ce n’est pas encore l’heure pour les femmes de participer activement à la gestion du pays.
Une URD euphorique
Le revers de la médaille de ce réaménagement gouvernemental est que le Président de la République « a fini une fois de plus par donner raison à l'opposition en limogeant des membres du Gouvernement cités dans les affaires de mal gouvernance et de mauvaise gestion de ces derniers mois ». Une situation qui suscite en l'URD très euphorique l’espoir de voir la justice les mains libres pour situer les responsabilités afin de laver l'honneur du Mali et restaurer la confiance auprès de nos partenaires, en engageant une poursuite contre ces mauvaises graines.
A la question de l’URD de savoir si l’on doit s'attendre à un énième remaniement dans les prochains jours, la réponse est toute évidente, oui. D’autant plus que le gouvernement Modibo II ne pourra pas s’atteler à « redonner espoir au peuple malien », en remédiant à l’insécurité, la corruption, l’impunité, la mal gouvernance, le favoritisme dans l’administration de l’Etat, la discrimination dans l’accès aux médias d’Etat et surtout la marginalisation des femmes. A l’instar de l'URD qui dit continuer à être vigilante et critique dans le respect des lois républicaines, le peuple malien doit lui aussi être aux aguets pour que les fossoyeurs de la République cessent de sucer son sang.
Dieumerci Cyril AKPITISON