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Résolution de la MINUSMA : c’est au Mali de la rendre efficace !
Publié le vendredi 22 janvier 2016  |  Le Canard de la Venise
Mali
© Autre presse par DR
Mali : un camp de la Minusma pris pour cible par des tirs d’obus à Gao




La MINUSMA, c’est cette fameuse Mission Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali, venue suite aux différentes crises que le Mali traverse. Tantôt acceptée, tantôt décriée même par certaines hautes autorités du pays dans des circonstances peu commodes, les bonnes expériences d’intervention d’une telle mission sont apparemment rares dans le monde.
Sollicitée par les pays en crise ou imposée par les grandes puissances, les conséquences sont souvent peu glorieuses : désorganisation de l’économie locale par des agents payés en des milliers de dollars, cholera quelque part, pédophilie en Centrafrique, nos filles se reconvertissent souvent en travailleuses de sexe, d’autres fonctions d’intelligence avec l’ennemie du pays à stabiliser, vente d’armes et de drogues, lieux d’enrichissement des missionnaires avec la création d’emploi importé, test de stratégie et d’armes de guerre…. Bref, les missions des nations unies offrent des connotions difficiles à comprendre par le commun des mortelles. Comment comprendre que des militaires d’autres pays viennent aider un pays en crise sans l’implication réelle ou différenciée des militaires du pays à aider ? Comment comprendre des outils de génies militaires et de génies civils en circulation avec des consommations importées ?
Mais au Mali pourquoi on n’arrive pas à tirer le bon profit de la MINUSMA ?
Tout d’abord pour qu’une mission des Nations Unies vienne dans un pays, il faut une résolution des nations unies souvent proposée par le parrain colonisateur comme répondant au conseil de sécurité. Combiens de maliens comprennent le contenu d’une résolution des nations unies ? Peut-être 2% parmi les diplômés et pour le reste il faut aller comprendre. Apres une résolution, un accord spécifique est signé entre le Mali et l’ONU pour la mise en œuvre de la résolution qu’on appelle SOFA. Souvent, le SOFA est signé sans une bonne réflexion interne et interministérielle. Souvent, ces SOFA sont calqués sur ceux d’autres pays. Pour le Mali, la grande référence est faite au SOFA de la Côte d’Ivoire dont tout le monde connaît les conséquences sans précèdent. Apres ces SOFA sont couplés avec la révision des accords de coopération ou de défense. Alors vous voyez que c’est bien un gros « machin » dont la compréhension n’est pas donnée à tout le monde, même ceux qui exercent là-dedans depuis des années.
Mais une fois les documents signés, le pays s’engage de façon souveraine et doit se donner les stratégies et les moyens les plus efficaces pour en tirer le plus de bénéfices possibles. On peut commencer par l’emploi des jeunes et le Mali doit s’impliquer au-delà des recrutements simples par appel d’offre, mais se donner les moyens de contrôle ou de propositions dans ce domaine. Au delà des accords signés quelles stratégies de partenariat possibles avec la MINUSMA dans la génération des emplois jeunes partout au Mali au-delà des zones de crises ?
Apres, ce sont les projets d’investissement, que ce soit dans le domaine du bâtiment ou dans le domaine des infrastructures socioéconomiques de stabilisation des populations. Mais ici on ne voit rien comme proposition du gouvernement malien sauf des petites négociations d’aménagement çà et là surtout dans l’humanitaire. La mission principale est aussi la sécurité, tout se limite à ces formations des officiers bientôt à la retraite et sur le droit de l’homme le plus souvent incompris par ces derniers. Le Mali n’arrive pas à proposer à la MINUSMA une véritable stratégie d’appui à son armée car : ça ne réfléchit pas chez nous ! Sinon comment isoler la loi de programmation militaire et la MINUSMA ? On va me répondre que le Mali est souverain. Il ne s’agit pas de cela, il s’agit de savoir comment comprendre que tout est lié ? De la sécurité, à l’économie en passant par la politique.
Ensuite la diplomatie dans la construction de la paix en lien avec l’économie des ressources naturelles. La diplomatie malienne n’évolue pas. Elle reste toujours une diplomatie au temps des non-alignés avec des diplomates formés sur le tas, qui ne connaissent peut être que les protocoles de présentation des lettres de créance, des accueils à l’aéroport… mais jamais des diplomates formés dans la géostratégie globale. Il ne s’agit plus de parler la langue de l’autre pour être accepté et compris par le partenaire qui a une vision plus large que vous. L’histoire et la géographie ne suffisent plus, mais l’économie et les valeurs sociales dans une ouverture d’esprit du monde sont incontournables.
Pourquoi en vouloir à la MINUSMA si nous ne savons pas comment les choses fonctionnent ? Pourquoi ne pas se former et quitter la formalité des choses ? Non, le vote au suffrage universel leur suffit pour se légitimer sans se soucier que les autres sont à deux cents lieues de nous.
Je persiste et je signe que c’est le Mali qui doit exploiter la MINUSMA et non le contraire. Oui nous avons cotisé pour la mission, mais il ne suffit pas de cotiser pour être invité au banquet mais fructifier la cotisation par des visions et des bonnes réflexions. La mission peut partir mais la mission reste car d’autres comme le sable mouvant s’arroge des responsabilités à vie du Mali. Fier de nos ancêtres, mais où sont nos réflexions sur notre part de production de fierté car le passé n’existe pas, l’avenir non plus et le présent nous tourmente.
Je préfère me confier au chat qu’au lion, s’il s’agit d’offrir ma propre chair !
SDF
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