La société responsable du chantier est entrain d’accélérer les travaux de finition pour pouvoir remettre les clés au gouvernement dans deux petits mois
Aujourd’hui, pour mettre la main sur le patron de la Société immobilière et foncière du Mali (SIFMA), Mamadou G. Coulibaly, il faut sans doute se rendre au chantier des 600 logements sociaux de Kati Sicoro. C’est là-bas que l’homme consacre la presque totalité de ses journées. Nous l’avons rencontré un après-midi de vendredi au moment il était en train de vérifier les travaux de voirie effectués ce jour là.
Les travaux des 600 logements sont aujourd’hui au niveau de la finition deux ans après leur lancement. Le chantier a accusé quelques de mois de retard. Mais le patron de la SIFMA tient à préciser les choses. « Tout le retard était dû à l’état du sol sur lequel nous bâtissons ces logements. C’est une zone rocailleuse. Pour creuser, on a souvent recours aux détonateurs. La roche est vraiment difficile à travailler », détaille-t-il tout en assurant que les travaux n’ont jamais été interrompus pour faute de financement. Au départ, une quinzaine d’entreprises travaillaient sur le chantier. Mais actuellement elles ne sont que cinq, dont trois entreprises de construction, une entreprise d’électricité et une entreprise d’eau.
Notre interview a été interrompue quand le patron de la SIFMA a été informé d’un cas de vol sur le chantier. Une mauvaise nouvelle que notre interlocuteur a du mal à accepter. Il ne cache d’ailleurs pas sa colère. « Je leur donne du boulot. Voilà comment certains me récompensent. Vous ne pouvez pas combien de personnes que j’ai dû virer pour vol ou incompétence. Cela en fait beaucoup. Et on continue encore à me voler. C’est vraiment dommage », commente-t-il avec amertume.
Il s’engouffre dans sa grosse cylindrée pour aller alerter les policiers qui surveillent le chantier. Leur poste est installé juste à l’entrée de la Cité de 350 logements précédemment construits par l’entreprise. Quelques minutes après, le patron de la SIFMA est revenu sur le chantier. Quand nous lui avions demandé si c’était encore un petit cas de vol comme c’est le cas très souvent, sa réponse fuse avec vivacité. « Voler 15 bidons remplis de carburant, je ne pense pas qu’on peut qualifier ça de petit cas de vol », fait-il savoir. Dans cette affaire, deux suspects ont été conduits au commissariat de police de Kati. Mais en dépit de la présence policière, la disparition de matériaux de construction est fréquente sur le chantier.
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