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Réajustement ministériel : Tout ça pour ça !
Publié le lundi 25 janvier 2016  |  Le Point
Conseil
© aBamako.com par A.S
Conseil des ministres du mardi 19 janvier 2016




Face à la crise ambiante dans tous les domaines, de nombreux maliens appelaient de tous leurs vœux la mise en place d’un nouveau gouvernement. Mais au regard de ce auquel le peuple a eu droit, on peut dire que ‘’la montagne a accouché d’une souris’’. Il y a très peu de raison d’espérer. Au contraire certains choix suscitent des interrogations voire des inquiétudes.

Départ prévisible mais tout de même douloureux

Beaucoup s’attendaient au départ du gouvernement de celui que l’on peut compter parmi les fidèles des fidèles de IBK, a savoir Bocary Tréta. Ce membre fondateur du RPM (dont on dit qu’il a son nom sur le récépissé de création du parti) a fait l’objet ces derniers temps d’une campagne bien orchestrée par certains ‘’loups’’. Qui ont finalement eu raison de sa peau. Malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, Tréta est de ceux qui ont soutenu IBK dans les heures les plus sombres de son histoire politique. Le voir partir ainsi laisse quand même un goût amer. A moins que ce ne soit un recul pour mieux bondir. Peu probable au regard des circonstances dans lesquelles il quitte le gouvernement. Il a tout de même la carrure d’un homme d’Etat, qui sait se maîtriser, qui ne parle jamais au hasard, qui ne polémique jamais dans la presse… Et surtout n’a pas la fâcheuse habitude de son Patron de profiter de la moindre tribune pour critiquer ou faire chanter ses opposants et tous ceux qui ne partagent pas sa gouverne du ‘’bateau ivre ‘’malien.



L’histoire va-t-elle se répéter ? Tréta va-t-il jouer désormais la carte de la victimisation pour avoir la sympathie des Maliens un peu trop sensibles à la trahison ? Sauf que IBK, lui, n’a jamais été trahi par Alpha O. Konaré, puisque c’est ce dernier qui l’a sorti de l’anonymat, du trou de la petite ONG ‘’Terre des hommes’’ jusqu’au Grand Koulouba.

Un maintien en guise de récompense ?

Dramane Dembelé est parmi les ministres les plus décriés de la République. En raison notamment du fait qu’il se serait très enrichi, alors qu’il dirigeait la Direction de la géologie et des mines, et aurait eu des démêlés avec la Justice. Plus récemment encore, son nom a tristement défrayé la chronique dans l’attribution des logements sociaux. Il en aurait distribué à de nombreux proches (notamment de sa femme, des ‘’Baldé’’), de même qu’a des héritiers du Premier ministre ; semble-t-il aussi que tous les départements ministériels en ont eu. Aussi, au regard de tout ce qui circule sur le compte de ce ministre, d’aucuns pourraient penser que son maintien dans le gouvernement ne devrait être dû qu’aux services rendus à qui de droit.

Départ objectivement incompréhensible mais subjectivement explicable

Mamadou Igor Diarra, le désormais ex ministre de l’Economie et des Finances, était jusque-là perçu comme l’un des meilleurs ministres du gouvernement. En attestent les nombreux ‘’résultats’’ financiers dont se glorifient à longueur de journée les partisans du régime. Alors comment expliquer son départ ? Les spéculations vont bon train. Igor s’opposerait à beaucoup de dépenses inutiles. Normal quand on sait que c’est un banquier et que les banquiers ont horreur de voir l’argent aller en fumée, comme le font nos politiques. Par ailleurs, son départ est parfois interprété par certains comme un moyen pour IBK de reconquérir les grâces du Chérif de Nioro. Lequel aurait tout fait pour que son protégé, Daffé, ne fût pas débarqué de la BDM-SA. IBK aurait eu ‘’peur’’ de perdre la face en accédant a cette requête du leader spirituel, et ce d’autant plus que ç’aurait été flagrant et que, Igor, qui venait de faire son entrée dans le gouvernement, aurait mis son fauteuil en jeu. Ceci expliquerait-il que le président ait préféré gagner un peu de temps pour satisfaire aux désidératas du leader religieux ? Tout est possible, au regard du poids qu’ont de plus en plus les leaders musulmans sous l’ère IBK. Après Tessougué, Igor aurait-il été la seconde victime ?

La boucle est bouclée

Le beau-frère, Hamadoun Konaté, qui devient la deuxième personnalité du gouvernement ; Cheikna Diawara qui revient aux Mines (il occupait le même poste quand IBK était le Premier ministre de Alpha Oumar Konaré, suscitant cette interrogation : quel intérêt y a-t-il à ce que le même personnage occupe toujours le même poste ?) Celui qui est considéré –à tort où a raison –comme l’ami de Karim Keita et Neveu de la Première Dame, qui prend les commandes de l’Economie et des Finances, on peut dire que la boucle est bouclée. Sans compter que le ministère de l’Equipement et les Transports est détenu par un ministre effacé, qui laisse faire tout, pourvu que son fauteuil soit préservé…No comment.

Petite lueur

Dans cet océan de leurres, la petite éclaircie pourrait être la nomination de Konimba Sidibé. Car, jusque-là, ce monsieur a largement les faveurs de l’opinion qui le considère comme un homme sérieux, travailleur et intègre. Malheureusement, comme on dit, ‘’une hirondelle ne fait pas le printemps’’.

S.Haidara
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