Le président du Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-pasj), Tiémoko Sangaré, a présenté, le samedi 23 janvier, les vœux 2016 de son parti à la presse. Devant le parterre d’hommes de média invités, M. Sangaré s’est prononcé sur des questions intéressant la vie de la nation, dont l’insécurité grandissante, la récente élection législative partielle à Ansongo et la gouvernance actuelle. Si l’Adema (membre de la majorité présidentielle) se dit solidaire des actions du président de la République, il reconnait cependant qu’il y a des choses à corriger dans la gouvernance. Aussi, a-t-il déploré la mascarade électorale orchestrée récemment à Ansongo ainsi que l’effritement du crédit qu’accorde la population malienne à la chose politique.
2015 aura été éprouvante pour le peuple malien. Une réalité que reconnait l’Adema/pasj bien qu’il soit de la mouvance présidentielle. En effet, selon le président du parti, les groupes armés indépendantistes et les narcoterroristes ont semé, durant l’année écoulée, la mort au sein des populations civiles et des forces de défenses (maliennes et étrangères). Ce, « malgré les immenses efforts fournis par les autorités de la République et la communauté internationale pour l’avènement de la paix par le dialogue dans notre pays ». Plus que jamais, estime-t-on à l’Adema, les Maliens se doivent de soutenir les autorités pour le rétablissement rapide de la sécurité sur l’ensemble du territoire. Et le parti invite les signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation et la communauté internationale à diligenter la mise en œuvre efficiente de l’accord pour le bonheur du peuple malien.
Autant les « Abeilles » reconnaissent la recrudescence de l’insécurité, autant ils ne réfutent toutes les insuffisances reprochées à la gouvernance actuelle. Parlant de cette gouvernance, Tiémoko Sangaré affirma que « ce serait un déni de la réalité de dire que tout va bien ». Il y a des choses à corriger, dit-il. Cependant, le chef de la ruche, s’est réservé de tous commentaires sur les actes qui ont entamé la qualité de la gouvernance IBK. «Ce serait une appréciation que quelqu’un porte sur l’œuvre à laquelle il est commis », a-t-il répondu aux journalistes qui demandaient son appréciation sur ladite gouvernance.
Autre chapitre de la conférence : la récente élection législative partielle à Ansongo, à laquelle l’Adema-pasj reproche des irrégularités flagrantes. En effet, le parti constate avec regret qu’elles ne se soient pas tenues dans la commune de Talataye, où des agents et matériels électoraux ont été empêchés de tout accès. Toute chose qui, selon le conférencier, confirme la pertinence de leur combat très récent pour le report des élections communales et régionales. « L’Adema condamne avec la dernière énergie cette forfaiture, invite les autorités de la République à débusquer ses commanditaires afin qu’ils répondent de leurs actes », a clamé Tiémoko Sangaré. En plus de cette forfaiture, l’Adema a dénoncé la mascarade perpétrée à Tessit, où des « chiffres invraisemblables » sont sortis des urnes. En effet, dans cette localité, il a été enregistré un taux de participation de 98% dont plus de 96% pour un seul candidat. Sans commentaire ! L’Adema, dès la proclamation des résultats, a introduit une requête auprès de la Cour constitutionnelle pour dénoncer cette situation qui sent la fraude. Malheureusement, la requête n’a pas prospéré pour défaut de preuves.
2016 : une année pleine d’espoirs
En ce qui concerne la vie du parti, l’évènement majeur au cours de l’année 2015 aura été la tenue de son 5ème congrès ordinaire. Le conférencier a salué la sérénité dans laquelle se sont déroulés les travaux dudit congrès dont les résolutions ont « redonné espoir aux nombreux militants et sympathisants du parti l’élan qui avait été brisé par des résultats électoraux peu élogieux. Aujourd’hui, a-t-il rassuré, le comité exécutif s’attèle à la mise en œuvre des résolutions, suivant un chronogramme précis. Ainsi, depuis ce congrès, le parti retrouvé sa cohésion d’antan que le comité exécutif entend consolider en cette année 2016. Pour maintenir cet élan, la direction du parti prône le retour aux valeurs fondamentales.
En termes de perspectives, l’Adema-pasj va poursuivre le travail de proximité afin de couvrir toutes les régions du Mali. Aussi, le conférencier a annoncé que le parti se dotera très bientôt d’un siège national. « La première pierre sera posée d’ici la fin du 1er trimestre 2016 » a-t-il révélé.
Auparavant, le président Tiémoko Sangaré a adressé les meilleurs vœux de son parti à l’ensemble de presse et aux militants et sympathisants de l’Adema-pasj.
I B Dembélé